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PÈRIODIQUES.Zeitschrift für Philosophie.

fin du siècle dernier. Le troisième embrassera les travaux des psychologues de notre temps, au sein de l’école des psycho-physiciens comme du côté des écoles opposées.

Jean Huger : La mémoire (Munich, Ackermann, 1878).

Cette intéressante monographie du regrettable auteur, sans méconnaître l’étroite dépendance de la mémoire à l’égard des conditions physiologiques de l’activité cérébrale, soutient que la part du moi, que la spontanéité de l’esprit n’en restent pas moins considérables, et ne sauraient être méconnues ou réduites sans compromettre l’explication cherchée.

J. H.v. Kirchmann : L’objectivité des propriétés des choses, que la perception sensible nous manifeste (Ueber die Gegenstaendlichkeit der in der Sinneswahrnehmungen enthaltenen Bigenschaften der Dinge). Leipzig, Koschny, 1819.

Kirchmann fait de l’espace une réalité extérieure, et considère l’esprit comme une substance étendue. Selon lui, les propriétés sensibles des corps ont une existence objective ; et les choses sont belles indépendamment de l’esprit qui les contemple. Mais l’auteur ne réussit pas à rendre plus intelligible, par son opposition décidée au subjectivisme kantien, le caractère d’extériorité que nous attribuons spontanément aux qualités sensibles des objets.

Rabus : La question logique, au sujet du premier volume de la Logique de Wundt.

Rabus regrette que Wundt n’ait pas marqué avec une netteté suffi sante la place qu’occupe la logique entre la psychologie et la théorie de la connaissance. La distinction des lois psychologiques et des lois logiques a souffert de cette confusion. Ni la définition du jugement, comme fonction analytique de la pensée, ni la division des jugements en descriptifs, narratifs et explicatifs ne nous font connaître la véritable essence du jugement. L’essai d’algorithmie, où Wundt s’inspire des récentes tentatives de la logique mathématique sur la quantification du prédicat, ne paraît pas avoir l’importance logique qu’on revendique pour lui. La troisième partie de l’ouvrage est consacrée à la discussion des principes de la connaissance. Elle contient assurément, comme celles qui la précèdent, des vues ingénieuses et neuves : mais il est fâcheux que l’auteur n’y ait point examiné la question capitale de savoir comment nous connaissons le suprasensible, qui se trouve toujours mêlé au sensible dans nos représentations.

Arthur Richter : L’introduction de la philosophie chez les Allemands du VIe au XIe siècle. 1re partie (Halle, 1880).

Richter ne se borne pas à mettre à contribution sur cet intéressant sujet les travaux de Ritter, de Prantl, de Kaulich, d’Ed. Erdmann. Il