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REVUE DES PÉRIODIQUES ALLEMANDS


ZEITSCHRIFT FUER PHILOSOPHIE UND PHILOSOPHISCHE KRITIK
Tome 77. Supplément.

F. Kern : Démocrite d’Abdère et les commencements de la philosophie morale en Grèce.

L’œuvre de Démocrite, comme celle de la plupart des philosophes grecs qui ont précédé Socrate, est encore mal connue des historiens. On fait honneur à Démocrite de la théorie des atomes, qu’il paraît bien avoir reçue, presque définitivement constituée, des mains de son maître Leucippe ; et l’on n’accorde qu’une attention distraite à ses conceptions morales, qui forment la partie vraiment originale de son œuvre. Lange, qui fait si bien ressortir le prix de la doctrine atomistique, mentionne à peine le nom de Leucippe. Ritter ne parle qu’avec dédain de la morale de Démocrite ; et Zeller lui-même ne lui rend que très incomplètement justice. Kern prétend prouver, par l’examen attentif des textes édités par Mullach, « que la philosophie morale de Démocrite est plus pure, plus pratique et, au point de vue philosophique, plus vigoureusement démontrée que celle de son illustre contemporain Socrate, » bien que ce dernier ait incontestablement exercé une action autrement profonde et durable sur le génie grec et sur la philosophie. Après une intéressante discussion des récits contradictoires et également suspects que l’antiquité nous a transmis sur le caractère et la vie de Démocrite, Kern nous expose les principes et les applications principales de la doctrine eudémoniste, à laquelle Démocrite se rattache, comme Socrate, comme presque tous les philosophes grecs. Des citations bien choisies se mêlent fréquemment à la trame de cette exposition, et conservent aux idées du penseur d’Abdère leur couleur originale. L’auteur est amené, en terminant, à réfuter rapidement l’opinion paradoxale d’un récent historien de Démocrite, Rohde, qui croit pouvoir s’appuyer sur un passage de Diogène de Laerte pour nier l’existence de Leucippe.

Bolliger : Le problème de la causalité (Leipzig, Fernau, 1878).

L’ouvrage se divise en deux parties : une historico-critique et une théorético-spéculative. Les jugements historiques de l’auteur sont trop souvent discutables. Son empirisme excessif, le rejet de tout élément