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sans se préoccuper d’ailleurs des opinions métaphysiques qui leur sont propres.

II. La psychologie physiologique, appuyée sur l’expérimentation des laboratoires. Cette section aura pour but de rassembler et de discuter tout ce qui se rapporte à la physiologie du système nerveux. Ce sera une des plus grandes tâches du congrès que de parvenir à une synthèse raisonnée de cette multitude d’expériences particulières, qu’on trouve éparses dans les annales médicales et qui par diverses raisons sont le plus souvent hors d’usage pour un psychologue, étranger à la médecine. Un pareil compte rendu, effectué par des savants à la fois psychologues et physiologistes, aurait en outre l’avantage d’envisager les côtés faibles de notre savoir physiologique et d’indiquer les routes à suivre dans l’avenir.

III. La psychologie pathologique, fondée principalement sur l’observation des aliénistes, mais qui comprendra en même temps toutes les exceptions ou anomalies qui se rencontrent en dehors des hôpitaux, à savoir les cas d’aphasie, les sourds-muets, les microcéphales, les aveugles-nés, les somnambules, les hypnotisés, les médiums, etc. C’est ici qu’on devrait compter non seulement sur le concours des aliénistes psychologues, mais aussi des médecins praticiens, qui jusqu’ici ne se sont occupés que de la théorie. On sait d’ailleurs combien la psychiatrie elle-même souffre d’un besoin d’accord entre les savants pour fixer sa nomenclature, et combien il est désirable que cet accord ne se fasse pas à l’insu et sans la participation de la psychologie normale.

IV. La psychophysique. Cette partie des travaux du congrès promet d’être des plus instructives. Après avoir conclu une convention par rapport aux méthodes, on devrait aborder les expériences jamais l’occasion n’en saurait être plus favorable que dans cette assemblée d’hommes spéciaux ou du moins familiarisés avec les procédés scientifiques. S’il est vrai que depuis 1860 la psychophysique n’a fait aucun progrès, je suis sûr qu’elle en ferait de considérables durant une seule séance du congrès.

Il est inutile d’ajouter que, sous le nom de psychophysique, je comprends non seulement les recherches concernant le rapport qui existe entre les perceptions et les excitations, recherches faites par Fechner, Hering, Delbeuf, etc., mais aussi les expériences de Wundt, Helmholtz, du Bois Reymond, Donders, Exner et d’autres, par lesquelles on cherche à déterminer la vitesse de la transmission nerveuse et des opérations psychiques élémentaires. Il est permis d’espérer qu’on appliquera même de nouvelles méthodes à des nouvelles questions, par exemple pour déterminer la mesure des émo-