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tient pas d’études originales sur les questions mêmes, elle se borne à présenter l’analyse des ouvrages récents, en l’accompagnant de jugements et de critiques sommaires. Chacun des articles, signés par des hommes comme Sergi, Lombroso, Trezza, Tocco, Schiattarella, Angiulli, est plein de suc dans sa brièveté. Une revue des revues clôt le recueil. Autant qu’on en peut juger par les deux premières livraisons, les récensions, tout en embrassant un petit nombre d’ouvrages italiens de science et de littérature, portent surtout sur les ouvrages de philosophie scientifique (psychologie empirique, anthropologie, sociologie) parus récemment dans toute l’Europe. Les noms des rédacteurs et du directeur indiquent suffisamment l’esprit du nouvel organe : c’est une revue positive, mais étrangère à tout esprit de secte. Elle répond à un besoin très vivement senti dans un pays où la jeunesse studieuse se porte avec une : ardeur croissante vers les idées nouvelles, et témoigne d’un progrès qu’elle est appelée à favoriser puissamment à son tour. Elle parait à Naples, tandis que la Revue de philosophie scientifique de MM. Sergi, Morselli et Ardigò s’organise à Milan. C’est ainsi que le groupe dont nous annoncions la formation dans notre essai sur la Philosophie expérimentale en Italie donne chaque jour des marques plus énergiques de sa vitalité.

A. E.




Le n° 1 de la Rivista di filosofia scientifica, que nous avons annoncé précédemment, n’a pas encore paru, mais on nous communique le sommaire du premier fascicule, qui, à en juger par le sujet des articles et le nom des auteurs, sera des plus attrayants :

Morselli : La philosophie et la science. — Ardigò : L’individualité dans la philosophie positive. — Sergi : Le sens de la couleur dans la perception. — Buccola : Essai expérimental sur la vitesse des processus psychiques. — Siciliani : La pédagogie expérimentale en Italie. — Delpino : Fondements de la biologie végétale. — Notes et documents. Canestrini : L’hérédité des caractères individuels. — Canton : La méthode de Galilée dans l’interprétation des lois naturelles, — Revue analytique et bibliographique, etc., etc.


M. Littré, mort le 2 juin, était né à Paris le 1er février 1801. En 1845, il publia l’Analyse raisonnée du cours de philosophie positive ; en 1849, l’Application de la philosophie positive au gouvernement des sociétés, conservation, révolution et positivisme (en 1852 : réédité il y a deux ans). En 1867, il fondait avec M. Wyrouboff la Philosophie positive. Nous ne rappellerons pas les titres de ses autres ouvrages : ils sont assez connus. La Revue se propose d’ailleurs de consacrer un article à l’œuvre et à l’influence philosophique de Littré : elle se borne pour le moment à s’associer aux regrets universels que laisse la mort d’un homme si éminent.

Le propriétaire-gérant,
Germer Baillière.