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périodiques.La filosofia delle scuole italiane.

ni exclusivement, empirique. L’école rationnelle, séparant le droit de la vie réelle de l’humanité et du milieu historique dans lequel il se développe, a le tort de le fonder sur de pures abstractions ; l’école historique, enlevant au droit sa base idéale et absolue, a le tort de le réduire à une simple apparence phénoménale. En fait, le droit apparaît dans l’histoire, mais il a en lui-même une essence rationnelle. La vraie méthode est une méthode historico-philosophique ; c’est du moins celle qu’approuve M. Tagliaferri, et celle qu’a suivie Vico, et après lui M. Lilla.

Août 1880. — De la solidarité morale. Essai de psychologie appliquée, par H. Marion. — Nos lecteurs connaissent cet ouvrage, dont M. Mamiani fait une analyse très élogieuse. Des idées et de leur nature, brochure in-4, par M. Pasquale d’Ercole, analysé par L. Ferri. Dans cet essai, M. Pasquale d’Ercole expose sa manière d’entendre l’hégélianisme. Il se pose trois questions : 1o Quels sont les principes que l’on doit proprement appeler idées ? 2o Ces idées ont-elles une valeur objective ou une valeur subjective ? 3o Quel est le rapport des idées et de la réalité ? Sur le premier point, M. d’Ercole répond que l’idée est toujours un principe essentiel, général et nécessaire des choses, et que tout ce qui n’a pas ce caractère ne peut être appelé une idée, sur le second point, que les idées sont a la fois objectives et subjectives ; sur le troisième, que le monde idéal et le monde réel ne sont pas en dehors l’un de l’autre, mais qu’ils sont l’un dans l’autre, l’un étant l’essence de l’autre. La multiplicité des idées ne les empêche pas d’être réunies par un principe unique, leur essence commune, l’Idée des idées, l’Idée universelle et absolue. Enfin il ne faut pas, en attribuant l’immutabilité aux idées, nier leur développement. M. Pasquale d’Ercole considère ensuite l’opposition des idées. M. Ferri critique quelques opinions de M. Pasquale d’Ercole, qui doit répondre à son tour dans un prochain numéro. Il défend par exemple Platon et les platoniciens, que M. d’Ercole avait critiqués dans l’examen de la première question qu’il s’était posée. Il m’est difficile, dit M. Ferri, de comprendre pourquoi une idée ne pourrait correspondre à une chose quelconque, naturelle ou artificielle, »

Octobre. Des doctrines philosophiques et politiques de G.-V. de Gravina, par Ferdinando Balsamo, avec un essai sur la vie et les œuvres de Gravina, par Vincenzo Julia, analysé par A. Valdarnini.

Gravina se distingua surtout dans les lettres et la jurisprudence ; il a aussi un certain mérite comme philosophe, bien que ce mérite ait été peut-être exagéré par Balsamo. Gravina adopta la philosophie de Platon, en la mettant en harmonie avec le progrès de la civilisation chrétienne, des sciences particulières et surtout du droit. Son esprit s’éleva ainsi jusqu’aux principes les plus élevés du droit ; il médita la réforme des doctrines civiles et s’appliqua à comprendre l’harmonie des parties principales du savoir. Tout l’ordre des réalités contingentes a, pour lui, sa cause efficiente dans l’absolu qui les crée ; tout l’ordre des connais-