de la vie psychique, mais dont l’étude générale des lois de la conscience constitue la base nécessaire (pp. 9, 129). Tel est l’ensemble de cette science, qui paraît aujourd’hui informe et fragmentaire parce qu’elle est tiraillée par des méthodes différentes et en apparence contraires, mais qui, considérée dans l’ « idée » que s’en forme notre auteur, offre une parfaite unité.
Comme on le voit, cet ouvrage est très compréhensif ; nous ne saurions trop en louer l’esprit synthétique, qui en fait, croyons-nous, le principal mérite et l’originalité. Ce livre, tout pénétré des idées de la science moderne, est animé d’une inspiration toute classique, disons le mot, métaphysique, qui se manifeste par quelques formules aristotéliciennes (pp. 38, 90, 126, 129). Cet esprit donne à ce simple manuel une largeur et une portée singulières ; il a permis à l’auteur de dominer son sujet et de l’embrasser dans une vue d’ensemble ; et si, comme il le dit dans une brillante conclusion où reparaît l’idée la plus profonde du livre, la conscience « est le point où les fragments de l’énergie totale se rapprochent et s’unissent », il faut espérer que la psychologie prendra dans la synthèse qu’il en a conçue « la conscience et peut-être la direction de soi ».
E. Maillet. Éléments de psychologie de l’homme et de l’enfant appliquée a la pédagogie, 878 p., in-12 ; Belin, Paris, 1890.
Toute métaphysique à part, voici un nouvel essai de psychologie scolaire et pédagogique qui doit être signalé aux lecteurs de la Revue. La métaphysique n’y est, d’ailleurs, que pour quelques pages de la fin : toujours cette préoccupation classique du matérialisme et du spiritualisme, qui semble, aux yeux de maint philosophe universitaire, passer avant la psychologie même. Seul, ou peu s’en faut (j’allais oublier le livre récent de G. Sergi, né de la même conception que l’essai de Paulhan), M. James Sully a su, dans son manuel de psychologie élémentaire, négliger absolument la question de la nature de l’âme. C’est déjà beaucoup d’étudier sans parti pris, avec quelque finesse d’observation, ses complexes phénomènes, et de ne pas oublier qu’on les a étudiés principalement en vue des éducateurs. Ce sont là des mérites à louer dans le manuel de M. Maillet. Il tiendra un rang distingué parmi ceux du même genre qui ont paru chez nous, et entre autres, ceux qui se recommandent des noms de MM. Marion, Compayré, Joly, etc.
Les Éléments de psychologie ne sont que la première partie d’un ouvrage qui sera consacré à l’éducation considérée d’abord dans son idée, puis dans ses diverses formes : l’éducation physique, l’éducation du cœur, l’éducation de l’esprit, l’éducation de la volonté et du caractère. Après avoir lu la première partie nous attendons la seconde avec impatience.
