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j. soury. — la psychologie physiologique des protozoaires

les substances constituant le protoplasma, la substance contractile d’abord, se coagulent. Toutefois, on a noté, chez les Ciliés, une étonnante capacité d’adaptation à des températures élevées (Ehrenberg)[1]. Strasburger, on le sait, a bien étudié les rapports de la température avec la photophilie et la photophobie des spores mobiles des Algues. Chez les Flagellés et les Ciliés, les mouvements des flagellums, des cils vibratiles, des soies saltatrices, des vacuoles pulsatiles, sont également modifiés dans leur rythme sous l’influence de la température. Quant au thermotropisme, c’est-à-dire à l’action directrice qu’exerce la chaleur sur les mouvements de ces organismes, négatif chez les uns, il est positif chez les autres. C’est le cas pour les Amibes et les Myxomycètes, par exemple, chez les Rhizopodes.

Stéréotropisme.

Les excitations mécaniques modifient également les mouvements et la direction des mouvements de ces organismes. Par l’effet d’un choc, d’un ébranlement, d’un contact, les Amibes se contractent en boules, les courants des Myxomycètes s’arrêtent, les Diatomées et les Oscillariées suspendent leurs mouvements, les Radiolaires rétractent leurs pseudopodes, les Flagellés et les Ciliés se contractent et s’écartent brusquement de l’obstacle, en nageant dans une autre direction. Chez les Ciliés, qui de tous les Protozoaires sont les plus excitables, le contact le plus faible d’un cil du péristome, par exemple, détermine instantanément une contraction d’ensemble de tout le corps. La période latente d’excitation n’est point sensible. Au contraire, chez les Rhizopodes, un temps appréciable s’écoule entre l’excitation et la réaction ; si un seul ébranlement reste inefficace, l’addition des excitations répétées finit par provoquer une contraction à laquelle on donne le nom de tétanos mécanique. Chez les Rhizopodes peu excitables, tels que l’Actinosphaerium Eichhornii, l’excitation mécanique d’un seul pseudopode ne détermine jamais une contraction d’ensemble ni même une rétraction des pseudopodes voisins : ceux-ci prennent seulement quelquefois un aspect légèrement variqueux. Voilà pour ce qui a trait, d’une manière générale, aux réactions motrices des excitations mécaniques.

Les actions de contact présentent d’autres phénomènes que Max

  1. Cf. Maurel, Recherches expérimentales sur les températures extrêmes supportées par les leucocytes du sang humain. Paris, 1890.