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analyses.Scottish metaphysics reconstructed.

corps et leurs corrélations variées ? N’impliquent-elles pas une action bienfaisante par laquelle se font le choix et l’arrangement ? La science (Herschell et d’autres) affirme que, atomes ou masses, la nature montre par des marques qu’elle a été fabriquée (a manufactured article) et que tout y est conduit pour le bien des créatures animées. C’est une Intelligence, une Bonté, une Causation universelles qui produit, par son action, ces résultats bienfaisants. Or la constitution mentale de l’homme est de même nature (connate in nature) que les universels dits moraux ; nous pouvons donc conclure que sa substance est dérivée de la triade morale, ses facultés intellectuelles de l’Intelligence, sa capacité d’émotion de la Bonté et son pouvoir moral de la Causation. Et comme les relations de ces êtres moraux entre eux et au milieu de leur entourage physique et moral sont sous l’influence des primitifs qui leur servent de fondement, il faut chercher la plus élevée de ces relations dans les lois intellectuelles, esthétiques et morales qui éclairent, soutiennent et gouvernent la nature psychique dans sa sphère natale et dans l’activité qu’elle y déploie. Mais les Existences universelles sont choses impersonnelles, la nature personnelle de l’homme n’en est pas satisfaite et réclame des Personnalités dont elle tire son origine et avec lesquelles elle soit en relation : elle les trouve, en leur juste proportion, dans le Dieu infini, éternel, tout-puissant et personnel, en qui elle vit, se meut et a son existence spirituelle.

L’ouvrage traite, à ce point de vue, en 13 chapitres, de la philosophie, de sa nature, de son usage, de sa compréhension, de la psychologie, de la relativité de la connaissance, de la conscience et de la personnalité, de la conscience relativement aux opérations intellectuelles, de l’autorité de la conscience, des états inconscients de l’esprit, des intellections, perception, mémoire, association, imagination, comparaison, pensée, conception, jugement, raisonnement, des vérités universelles et nécessaires, espace, temps, cause ou force, Intelligence, Bonté, Causation, des sentiments ou émotions, de la volonté et des volitions.

En résumé, les objets physiques trouvent, selon l’auteur, leur unité et leur base dans la triade supraphysique, Espace, Temps, Force ; les objets moraux dans la triade Intelligence, Bonté, Causation ; toutes les existences, dans l’Existence universelle ou l’Existence créée et impersonnelle, qui supporte et pénètre toutes les autres existences impersonnelles. La nature ne répondant pas aux questions d’origine, de conservation et de fin qu’on se pose à son sujet, c’est en nous qu’il faut chercher ces réponses. Notre nature spirituelle et personnelle doit faire partie d’un royaume spirituel et personnel ; notre responsabilité personnelle doit être en relation directe avec un Dieu personnel. C’est ce qu’attestent les traditions de notre race et les annales de l’histoire (p. 231). Et quand l’esprit de l’homme est stimulé et éclairé (quickened and illumined), il aperçoit spirituellement et partout son Créateur et rédempteur, il prend conscience de son infinie sagesse, de son éternel amour, de son pouvoir sans limites, de sa sainteté, comme supportant