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gestes affirmatifs et négatifs de l’Orient sont en opposition directe avec les mouvements de tête que nous employons en Occident pour affirmer ou nier. De même les différents mouvements des doigts servent, comme l’a montré Rödiger, à exprimer les nombres, etc.

Dr A. Klein. De l’importance de l’étymologie pour la jurisprudence. — Klein montre, par des exemples probants empruntés à la langue juridique de l’Allemagne, combien l’étude des étymologies peut éclaircir la langue et la science du jurisconsulte. Il serait à souhaiter qu’un tel travail fût entrepris en France, où il pourrait contribuer à élargir l’horizon de ceux qui traitent de jurisprudence et rendre de grands services à tous ceux qui cherchent à faire l’histoire de notre langue.

Julius Happel. L’importance et le sens (Bedeutung) des travaux psychologiques d’Adolphe Bastian. — A l’occasion du livre récent de Bastian, L’âme de la philosophie indienne et hellénique dans les esprits des visionnaires modernes, Happel cherche à montrer l’utilité des recherches entreprises par Bastian et à justifier la méthode qu’il y a suivie.

Dr Th. Achelis. Le caractère scientifique de l’ethnologie. — Article intéressant sur la méthode à employer dans les études ethnologiques et sur les résultats qu’elle peut fournir pour la psychologie, l’histoire des religions et du droit, pour la morale, pour une histoire de l’évolution de la connaissance humaine, etc., etc.

Steinthal. Remarques sur l’article d’Achelis. — Steinthal, l’un des directeurs de la Zeitschrift für Völkerpsychologie, donne son assentiment à ce qu’ont dit de l’ethnologie Happel et Achelis ; mais il ne croit pas qu’elle puisse suffire à constituer la morale aucune histoire ne nous enseigne ce qu’est notre droit, ce qu’est la charité ; ni l’ethnologie ni l’histoire ne peuvent confirmer ou contredire une définition de nos idées actuelles, une définition de notre mariage.

Steinthal. Mythe, tradition, conte, récit, fable. — Steinthal annonce deux articles, le second écrit il y a vingt ou trente ans, le premier destiné à défendre l’ancienne méthode, suivie dans les recherches sur les mythes, contre la nouvelle méthode acceptée par Mannhardt, Müllenhoff, Scherer, Benfey et ses disciples.

Edmund Veckenstedt. Les désignations de couleurs dans la chanson de Roland et dans la Niebelunge Not. — On sait quel intérêt présentent, au point de vue de l’évolution du sens des couleurs, les travaux de Marty, de Gladstone, de Geiger, de Magnus, de Graber, de Hochegger. Veckenstedt a fait, pour la chanson de Roland et pour les Niebelungen, des recherches analogues à celles qui avaient été faites pour les poèmes grecs et latins. Dans la première il relève les désignations suivantes : vermeil, envermeillé, bruns, bise, jalne, sor, sorel, blund, falve, pale, pers, blesmie, bloi, verte, azur, neirs neielez, blancs, fluriz canuz, clers, gent, vairs, luisanz, luises, luiserne, flambes, flambient, flambius, reflambes. Dans le second ouvrage il trouve : grün (vert), erbleichen (blême ou pâle), rötlich, rot, goldrot (rougeâtre, rouge,