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REVUE DES PÉRIODIQUES ÉTRANGERS


Zeitschrift für Völkerpsychologie und Sprachwissenschaft herausgegeben von Lazarus und Steinthal.

Band XVI, Heft 1. 2. 3. 4 ; Band XVII, Heft 1. 2. 3. 4.85

H. Siebeck. Le rapport de l’âme et du corps. — Deux hypothèses ont été mises en avant et rapprochées sous l’influence de la philosophie de Kant : l’une soutient qu’il faut laisser de côté, dans les recherches psychologiques, la conception métaphysique de l’âme comme substance ; l’autre, que les états internes ont un caractère phénoménal.

Le concept de substance n’a un sens clair en principe que si on le comprend, comme également infécond pour les recherches métaphysiques et les recherches empirico-scientifiques, dans le sens d’une chose reposant en soi et par soi-même séparée. Dès qu’on cherche à en faire sortir des actions, des rapports, des événements, il passe de l’état d’être en repos à celui d’être en devenir, de force agissante, devant lequel il s’éclipse complètement. Cela a lieu même pour l’atome, qui semble avoir conservé quelque rapport avec le concept de substance. Dans le domaine psychologique, nous avons comme donnée, non la substance des âmes, mais une pluralité d’états internes qui vont ensemble et sont réglés d’après des lois déterminées, qui ont un caractère propre par lequel ils se distinguent de ceux du corps et de ceux du monde extérieur avec lesquels ils ont cependant quelques rapports. Dire que ces événements sont les propriétés d’une substance (de l’âme), en élevant la prétention d’avoir désigné par là le principe de la propriété et de la distinction, c’est avancer une opinion problématique à un haut degré et logiquement contestable. Comme l’a montré Wundt, prendre pour le concept fondamental de la psychologie le concept de substance, c’est confondre deux points de vue qui méthodiquement doivent être séparés l’un de l’autre, le point de vue psychologique et celui qui convient à l’examen du monde extérieur.

Le concept métaphysique de substance a reculé peu à peu devant celui de conscience, qui est pris de l’expérience immédiate. La conscience est la forme par laquelle les choses et les événements du monde