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présence, l’une qui faisait dépendre exclusivement l’attention des états affectifs, l’autre qui attribuait à l’intensité des représentations le rôle principal. Mentionnons encore les communications de MM. Grote (sur les (conditions critiques de la connaissance psychologique), Herzen sur les effets de l’extirpation du gyrus sigmoïde chez des chiens nouveau-nés), Grüber (Roumanie) (sur l’audition colorée), etc.

Le Congrès à sa première séance avait nommé une commission chargée de l’organisation du prochain Congrès de psychologie. Voici quelles ont été les résolutions qu’elle a soumises au Congrès :

1o Il y aura un nouveau Congrès de psychologie. Ce Congrès prendra le nom de « Congrès de psychologie expérimentale ».

2o Il sera tenu en Angleterre dans l’été de 1892, au mois d’août probablement.

3o Il est institué un comité international permanent qui se réunira vers la Noël 1791 pour recueillir les propositions et étudier le programme du Congrès. Ce comité se compose de MM. Beaunis, Benedikt, Bertrand, Bernheim, Danilewsky, Delbœuf, Espinas, Forel, Ferrari, Galton, Gley, Grote, Grüber, Herzen, W. James, Lombroso, Marillier, Munsterberg, Myers, Neiglick, Ochorowicz, Ribot, Ch. Richet, von Schrenck-Notzing, Sidgwick, Sperling. On n’a choisi que des personnes présentes au Congrès pour être assuré de leur acceptation.

Voilà très brièvement et très incomplètement résumée l’œuvre du Congrès de psychologie physiologique de 1889. Les comptes rendus seront publiés dans le courant de l’année par les soins du secrétaire général et des secrétaires, et c’est seulement alors que l’on pourra se faire une idée exacte du travail utile et sérieux qu’on a fait en ces cinq jours. Mais ce qu’on peut apprécier dès maintenant, c’est l’immense profit qu’il y a eu pour des hommes qui s’occupent des mêmes recherches et qui ne se connaissaient que par leurs articles et leurs livres à entrer en relations personnelles. C’est là, je crois, la véritable utilité des Congrès, la plus incontestable à coup sûr. On comprend mieux les travaux des hommes que l’on connaît ; la collaboration à distance est plus facile quand une fois on a causé, et c’est cette collaboration de tous avec tous qui est devenue l’indispensable condition de tout progrès dans les sciences psychologiques. Le Congrès de 1889, c’est un premier pas vers l’organisation du travail en matière de psychologie : c’est là ce qui fait son importance et son intérêt.

L. Marillier.