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analyses. — ottolenghi et lombroso. Nuovi studi, etc..

conscience un phénomène de signe contraire. M. Paulhan a fait paraître, à ce sujet, dans la Revue scientifique de septembre 1888, un article qui nous paraît contenir la meilleure explication de la polarisation psychique.

Enfin, MM. Ottolenghi et Lombroso ont remarqué qu’ils ne produisaient pas seulement avec l’aimant les effets précités, mais encore avec d’autres excitants, par exemple le doigt, chez cinq de leurs sujets ; les autres n’étaient sensibles qu’à l’aimant.

Les expériences que nous venons de relater diffèrent des nôtres par la condition physiologique des sujets. Nous n’avons étudié la polarisation que chez des hystériques, tandis que MM. Ottolenghi et Lombroso ont porté leurs recherches sur des sujets de toute espèce. Il n’est donc pas étonnant que les résultats aient été un peu différents.

2o Action des instruments d’optique sur les hallucinations visuelles. — Les lecteurs de la Revue n’ont pas oublié les recherches que M. Féré et moi avons publiées ici même sur cette question. Il résulte de ces recherches que l’objet imaginaire qui figure dans les hallucinations est perçu dans les mêmes conditions que s’il était réel. Les instruments d’optique à travers lesquels on oblige le sujet de regarder l’objet imaginaire modifient l’apparence de cet objet comme s’il était réellement existant devant les yeux du sujet ; ainsi la pression oculaire, l’interposition d’un prisme font dévier l’image hallucinatoire, une lorgnette la rapproche ou l’éloigne, etc. Il est bien entendu que ces expériences n’ont pas passé sans contestation ; et MM. Bernheim en France, Morselli, Tanzi et Mosso en Italie, ont soutenu que tout cela n’est que la suggestion.

MM. Ottolenghi et Lombroso ont fait sur ce point 96 expériences, et ont obtenu des résultats confirmatifs des nôtres. Dans les 84, 37 p. 100 des observations faites avec des lentilles qui grossissaient ou rapetissaient les images dans des proportions variables, ils ont trouvé que l’image hallucinatoire, quoiqu’elle soit purement psychique et fictive, suit les lois de l’optique ; et, fait à noter, les images hallucinatoires étaient projetées non seulement sur un fond blanc, mais encore sur un fond noir. Par exemple, on donne à un sujet la suggestion qu’il voit sur un fond complètement noir une mouche blanche, on fait passer devant ce fond, à la distance focale, des lentilles positives, négatives et indifférentes, simples et combinées. Dix expériences sont faites ; toutes réussissent, sans une erreur.

Il arrive parfois cependant, chez certains sujets, qu’une erreur est commise ; mais cette erreur paraît tenir, dans un grand nombre de cas, à ce que les expériences se sont suivies de trop près, et que la trace de l’une n’a pas disparu quand on procède à la suivante ; de là quelques confusions faciles à comprendre.

MM. Ottolenghi et Lombroso font, à ce sujet, une remarque pleine de sens. Les contradicteurs des expériences, disent-ils, opposent que lorsqu’on dit à un sujet de se servir d’un verre grossissant, et qu’au con-