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ch. henry. — le contraste, le rythme, la mesure

correspond à une représentation liée par une relation mathématique avec d’autres représentations irréductibles, l’intensité d’un courant par exemple : elle est une quantité scalaire ou une quantité vecteur. Lorsqu’on aura établi toutes les formules possibles entre la chaleur et ces représentations irréductibles, la science sera accomplie. On voit par là combien les hypothèses moléculaires sont peu scientifiques. C’est d’ailleurs le sentiment des géomètres les plus éminents, que, s’il est permis, pour l’établissement des formules de s’aider du secours de leurs figurations, elles ne correspondent à aucune réalité.

Ayant relié les procédés de représentation à des procédés mathématiques, j’ai pu voir que les représentations de la dynamogénie d’une part et de l’inhibition d’autre part sont identiques aux lois de l’électricité d’une part, et à la formule d’une température d’autre part. J’en puis conclure, puisque l’inhibition est un fait à la fois psychique et physique, qu’il y aura, avec inhibition, élévation de température, laquelle produira les effets physiques ordinaires de l’élévation de température, par exemple, des coagulations. Claude Bernard note précisément l’apparition de coagulations dans tous les tissus végétaux ou animaux anesthésiés. Aucune autre voie ne pouvait conduire à cette identification de l’inhibition avec l’élévation de température, car on ne sait distinguer par l’expérience physiologique dans une élévation de température, la part du phénomène nerveux, du phénomène chimique, du phénomène physique de rayonnement : on constate une somme algébrique dont les termes ne peuvent être séparés et qui pourrait correspondre pour la part du phénomène nerveux à un abaissement de température. Ce point de vue apporte notamment des éclaircissements pour la théorie de la fièvre et la production du produit pathologique. L’étude des renversements des équilibres chimiques de produits organiques par l’influence nerveuse des variations de pression, d’électricité, de température, paraît devoir transformer la chimie physiologique comme cette élude dans les milieux naturels a transformé la chimie minérale.

La figuration que j’ai appliquée aux sensations de lumière, de couleur et de forme suivant la quantité de travail physiologique correspondant pourra se généraliser pour toutes les fonctions psycho-physiologiques loi-squ’on aura recueilli les données expérimentales nécessaires. On saura ainsi suivant le caractère de contraste ou de non-contraste, de rythme ou de non-rythme de leur représentation sur le plan quaternaire des ensembles, quelles sont les fonctions qui se dynamogénient ou s’inhibent. Si, d’autre part, les quantités de travail physiologique correspondant à l’ensemble des