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détermineront chacune un point d’arrêt (point de contact) sur la grande circonférence ; dans ce cas, il n’y aura pas de travail extérieur circulaire, et le travail serait évidemment nul, si le centre était astreint à rester fixe. Il y aurait également empêchement si le compas devait tracer, par exemple, une conique, et en général toute courbe autre qu’une de ses circonférences normales, cette courbe fût-elle contenue à l’intérieur de cette circonférence.

On voit immédiatement que l’être vivant décrira : 1o continûment tous les petits cycles du rayon d’un de ses appendices supérieur ou inférieur, droit ou gauche ; 2o d’une manière relativement discontinue, c’est-à-dire avec points d’arrêt, tous les grands cycles obtenus par la coordination de ces appendices ; 3o enfin d’une manière absolument discontinue, c’est-à-dire avec une infinité de points d’arrêt, tous les très grands cycles qu’il ne peut tracer que par sa translation sur leur contour.

Puisque la forme du plan d’expression considérée d’une manière générale est, d’après les données de la conscience, un cercle, le problème qui se pose ensuite est celui-ci : Quelles sont les directions symboliques du plaisir ou de la dynamogénie ? Quelles sont les directions symboliques de la peine ou de l’inhibition ?

Nous avons une double source d’information : l’observation psychologique et l’expérimentation physiologique. La conscience et le langage associent le plaisir et le maximum de travail à égalité d’effort subjectif avec les directions de bas en haut et de gauche à droite : il est inutile de mentionner le sens psycho-physiologique des mots bas, haut, droit, gauche. D’autre part, si l’on mesure chez des sujets droitiers les pressions exercées au commandement sur le dynamomètre, on constate que les directions en haut et à droite sont dynamogènes de l’effort musculaire, tandis que les directions en bas et à gauche sont relativement inhibitoires de cet effort. M. le Dr Féré a bien voulu, sur ma prière, mesurer au dynamomètre et enregistrer au dynamographe les variations de la force disponible d’un sujet de la Salpêtrière, suivant qu’il considérait des disques colorés tournant en haut à droite ou tournant en haut à gauche ; il a toujours trouvé la dynamogénie plus considérable pour les disques tournant à droite. D’ailleurs, pour les sujets sensiblement droitiers, un cycle dont les tangentes sont dirigées en haut à droite, en bas à gauche (fig.  2), est plus agréable à l’œil qu’un cycle dont les tangentes sont dirigées en haut à gauche et en bas à droite (fig.  1).

Il est donc établi que, réalisées plus ou moins par les yeux ou par les appendices supérieurs ou inférieurs, les directions en haut et à droite sont dynamogènes, et les directions en bas et à gauche sont