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ch. henry. — le contraste, le rythme, la mesure

appareil de transmission des ramifications de centres, que tous les mouvements articulaires se réduisent aux fonctions du levier simple, les leviers étant les os, les puissances les muscles, les résistances le poids du corps ou ceux des objets sur lesquels s’exerce notre force, les points d’appui les articulations. Par exemple, le ginglyme des anatomistes (les articulations des phalanges entre elles : articulation occipito-atloïdienne, articulation du fémur avec le tibia, etc.) n’est qu’un angle dont les deux côtés sont mobiles l’un par rapport à l’autre dans un même plan : l’extrémité de l’os mobile ne peut évidemment décrire que des portions de cycle. Les condyliennes sont des systèmes dans lesquels l’extrémité mobile de l’os décrit deux cycles dont les plans sont rectangulaires (exemple : l’articulation du premier métacarpien avec le trapèze). Les enarthroses ne sont que des systèmes dans lesquels l’extrémité de l’os mobile décrit une infinité de cycles, dont le centre est tantôt sur l’os mobile (exemple : articulation scapulo-humérale), tantôt sur l’os fixe (exemple : articulation métacarpo-phalangienne). Les mouvements de révolution conique du radius autour du cubitus, de révolution cylindrique des vertèbres les unes sur les autres, rentrent dans la même loi, de même que les mouvements du corps dans la marche.

Le problème du plaisir ou de la dynamogénie revient à demander : Quelle est la forme des mouvements spontanés expressifs d’une idée consciente ou inconsciente, qui peuvent être décrits continument, c’est-à-dire sans interruption dans le temps et dans l’espace, et qui, par conséquent, sont capables de produire un travail virtuel ou réel correspondant à une exagération des fonctions physiologiques ? Le problème de la peine ou de l’inhibition revient à demander : Quelle est la forme des mouvements spontanés expressifs d’une idée consciente ou inconsciente qui ne peuvent être décrits que discontinûment, c’est-à-dire avec des empêchements en chaque point de l’espace et en chaque instant de la durée, et qui correspondent, par conséquent, à une diminution virtuelle ou réelle des fonctions physiologiques ?

Par exemple, un compas astreint à ne pouvoir dépasser une certaine ouverture peut décrire continûment, en conséquence avec production de travail, toutes les circonférences du rayon de son ouverture et, jusqu’à une certaine limite, celles d’un rayon plus petit : circonférences que nous appellerons normales ; mais il décrira discontinûment toutes les circonférences de rayon plus grand que son ouverture, car il devra transporter successivement sa pointe, à partir du centre, sur des points d’une de ses circonférences normales et décrire de chacun de ces points de nouvelles circonférences qui