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plexus de représentations, et de Horwicz qui les réduit à un complexus de sentiments. — 2o Le point de vue purement physiologique est représenté par Steinthal et par Münsterberg (qui est du moins celui qui a publié le travail le plus récent sur ce point en Allemagne). Son livre a été analysé dans la Revue philosophique, 1888, t.  XXVI, p. 407.

II. Théories positives (l’auteur ne parle qu’incidemment de Schopenhauer, Göring et de ceux qui, ayant parlé d’une volonté inconsciente, montrent, dans leur manière de traiter la question, des tendances métaphysiques). — Ces théories se divisent aussi en deux groupes. On peut coordonner le phénomène élémentaire de la volonté avec les autres états de conscience élémentaires, de telle façon qu’on ne lui accorde qu’une influence limitée sur le phénomène extérieur et intérieur ; ou au contraire, on lui attribue une importance considérable. Il y a donc deux conceptions de la volonté : l’une étroite, l’autre large.

1o Concept étroit de la volonté. Sous ce titre, l’auteur comprend Lotze qui considère surtout la volonté comme détermination (Entschluss) ; ceux qui la considèrent comme une spontanéité dirigée par les sentiments, théorie qui trouve sa meilleure expression dans Bain ; enfin, Ribot, dont la position est mixte, se rapprochant de la théorie relativement négative et formant une transition vers le second groupe.

2o Concept large de la volonté. L’auteur établit ici deux catégories. La première est qualifiée de logico-métaphysique, qui comprend les théories suivantes : l’effort comme phénomène psychique élémentaire (Beneke), l’instinct comme fondement de la conscience (Fortlage) ou comme manifestation primordiale de l’esprit (Fichte). — La seconde est qualifiée d’empirique. C’est celle de Wundt que l’auteur expose avec détail d’après ses ouvrages. Il croit qu’à cette théorie de l’aperception, on peut rattacher celles de Schneider, de Hoffding, de Ladd.

J. Merkel. Sur le rapport entre l’excitation et la sensation. — Ces expériences sont relatives aux sensations de pression. L’auteur s’est proposé de voir si elles se conforment à la loi de Weber et de répondre à certaines critiques récentes de Grotenfeld. Il a employé trois méthodes : 1o Méthode des plus petites différences perceptibles. On emploie deux stimulus, l’un invariable, l’autre que l’on fait varier depuis le moment où il ne donne que le minimum de perception différencielle, jusqu’au moment où il décroît assez pour qu’on ne sente plus la différence. Le poids, qui restait sans variation pendant l’expérience, a été de 25 grammes à 5 000 grammes. Le rapport avec le poids variable dans chaque expérience a été constant. — 2o Méthode du double stimulus. On fait varier l’un des poids jusqu’à ce qu’il paraisse le double de l’autre et on le fait décroître jusqu’à ce qu’il cesse de paraître double. Le rapport de la loi de Weber, entre la progression arithmétique et la progression géométrique, se vérifie. — 3o Méthode des gradations moyennes. Elle consiste à intercaler, entre les deux stimulus, un troisième que l’on fait croître et décroître de l’un à l’autre. Dans cette méthode, entre en jeu un nou-