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REVUE DES PÉRIODIQUES ÉTRANGERS


Philosophische Studien.

(Tome V, fascicules 2 et 3.)

O. Kulpe. La théorie de la volonté dans la nouvelle psychologie (travail très important et très complet où la question est étudiée avec un grand soin). — En psychologie, les divergences d’opinions ne sont nulle part plus grandes, qu’en ce qui concerne la volonté. L’auteur adopte comme sienne la théorie de Wundt, sur ce sujet. Éliminant de son étude toutes les théories purement métaphysiques, il divise les autres en deux grandes catégories : négatives, positives. Les théories négatives considèrent la volonté comme un phénomène complexe et secondaire qui peut se ramener à des éléments plus simples. Les théories positives font, de la volonté, un troisième élément de la vie psychique qui vient prendre place à côté des deux autres reconnus comme primitifs, c’est-à-dire la sensation et le sentiment.

I. Théories négatives. — Ces théories doivent elles-mêmes se ramener à deux grandes classes : 1o relativement négatives, elles admettent que la volonté, le désir ou l’effort constituent un phénomène propre de la conscience, différant des autres en qualité, tout en niant qu’il implique une réalité et efficacité propres, comme la sensation ou le sentiment ; — 2o absolument négatives, elles admettent que tout ce que nous appelons volonté peut, par une analyse complète, se ramener à deux faits primordiaux : sensation, sentiment.

Sous le premier titre (absolument négatives) se classent les doctrines de Herbart et de Lipps qui admettent, avec quelques différences de détails, que les phénomènes de volition suivent la marche ascendante que voici : l’effort, l’appétit, la volonté.

Sous le deuxième titre (relativement négatives), nous trouvons deux groupes : les théories génétiques et les théories physiologiques. 1o Les théories génétiques considèrent toutes les fonctions psychiques comme le résultat d’une lente évolution partant des phénomènes élémentaires : il en résulte que les volitions ne peuvent être que le produit d’un long développement qui a parcouru ses étapes primitives dans la série animale. Telle est la thèse de Herbert Spencer, qui les résout en un com-