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faire, sur les changements à introduire dans nos programmes, sur la distribution même de nos écoles. J’ai donné ailleurs mon humble avis en ces matières. Je ne pourrais accepter aujourd’hui les conclusions, un peu téméraires à mon sens, du savant M. Vaihinger, bien que j’apprécie et respecte les sentiments qui l’ont conduit à vouloir justifier notre vieil enseignement classique.

Lucien Arréat.

G. Abate Longo. — La legge del diritto in rispetto alle varie leggi di natura (La loi du droit dans ses rapports avec les différentes lois de la nature). Catane, Martinez, 162 p. in-8o.

M. Longo, professeur d’Institutions de droit civil à l’université de Catane, et auteur d’un certain nombre d’ouvrages sur la philosophie du droit, nous donne un résumé de ses doctrines sur les rapports du droit avec les différentes lois de la nature.

L’ouvrage est divisé en cinq chapitres : I. Etudes critiques sur la théorie de l’évolution. — II. L’homme en regard des animaux inférieurs. (Point de vue psychologique et point de vue éthique.) — III. Unité et multiplicité des lois de la nature. — IV. La loi du droit. — V. Droit naturel et droit positif.

L’auteur indique dans les lignes suivantes de l’introduction l’idée générale du livre : « Nous avons conçu la loi du droit comme celle qui a son domaine propre dans le champ de la vie sociale humaine, sans méconnaître, en nous efforçant au contraire de mettre en relief l’intime connexion entre cette loi et toutes les lois de la nature. Les observations préliminaires sur la théorie de l’évolution réussiront peut-être à établir cette conception, puisque, malgré l’unité idéale qui régit le phénomène de l’évolution dans son ensemble, nous pouvons être certains de la diversité originelle des types de l’évolution elle-même, et aussi de ce fait, que dans l’état actuel du processus créateur, celui-ci ne peut se constater que dans le règne superorganique de l’humanité. »

Comme on le voit déjà par ces quelques lignes, l’auteur n’admet pas la théorie évolutionniste sous la forme où la développe Spencer. Il lui préfère la conception dynamiste de Caporali. Il limite donc l’influence des facteurs externes de l’évolution (adaptation, sélection), au profit des facteurs internes, de la spontanéité et du choix de la « nature qui se fait », dont la « nature faite » n’est que la fixation et l’habitude acquise. (Chap. I.)

Continuant à s’inspirer de son compatriote, il prétend conserver à la fois le monisme, en tant que les systèmes de rapports qui régissent les phénomènes restent identiques à travers les différents domaines de la nature, et la variété réelle, les différences caractéristiques de ces différents règnes considérés en eux-mêmes. M. Longo maintient donc comme un système d’analogies formelles, qu’il analyse, l’unité des lois