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l’inhibition ou si cette fonction est dévolue à tous les centres moteurs, l’auteur adopte résolument la deuxième opinion.

Cet exposé est suivi d’une discussion à laquelle prennent part MM. Hughlings Jackson, Warner, Broadbent, Savage et Cattell.

Hack Tuke. Les hallucinations et les sensations subjectives à l’état sain. — Faut-il admettre avec Brewster que toutes les hallucinations impliquent la mise en jeu de l’organe périphérique et que ce fait que, dans certains cas, en pressant le globe de l’œil, l’hallucination se dédouble, est une preuve de la théorie périphérique ? L’auteur s’est livré à diverses recherches sur ce sujet.

En ce qui concerne les images consécutives, il admet : que la pression latérale de l’œil ne les double pas, quoique quelques auteurs aient soutenu le contraire ; qu’elles suivent toujours les mouvements de l’œil ; qu’elles cachent ou obscurcissent les objets réels. Il cite le cas d’un homme persécuté de l’hallucination d’un personnage humain vêtu de bleu : la pression sur l’œil ne doublait pas l’hallucination, mais elle suivait le mouvement des yeux et paraissait être obscurcie par les objets réels. Expériences curieuses du Dr Lombard et de quelques personnes qui ont le pouvoir, après avoir fixé une personne pendant un très court laps de temps (22 secondes), de les revoir comme dans la réalité, projetées au dehors : en pareil cas, ils ne voient jamais un objet réel à travers une « bonne » image. Ces visions ne sont pas doublées par la pression. — L’auteur rappelle les cas contraires rapportés par Despine, Ball, Binet et Féré où l’image est doublée. Il croit que ces faits, même ceux des deux derniers expérimentateurs qui ont été conduits avec beaucoup de soin, ne sont pas probants ; parce que, dans leur cas, l’hallucination produite par suggestion était rapportée à un point de repère situé sur une carte et doit par conséquent être considérée plutôt comme une illusion que comme une hallucination. Or, l’illusion rentrant sous les lois de la perception réelle, la rétine est nécessairement impliquée dans le phénomène.

Les hallucinations causées par l’ingestion de diverses substances (digitaline, hachisch, quinine) lui paraissent dues plutôt à une action exercée sur les centres nerveux. Quant aux hallucinations unilatérales, elles semblent en faveur de la théorie périphérique.

En résumé, les deux théories rivales, celle d’Esquirol qui n’admet que la mise en jeu du cerveau, celle de Brewster qui requiert la participation de l’organe sensoriel, lui paraissent insoutenables sous leur forme exclusive, si on veut appliquer l’une ou l’autre à tous les cas.


The American Journal of Psychology.

November 1888 February 1889.

Sandford. L’Équation personnelle. — Historique très détaillé de cette question. Le passage d’un astre au méridien a été noté par deux