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associer un autre le plus vite possible) est un abstrait. La rapidité pour associer des noms abstraits dépend de l’âge et du degré de culture. L’auteur donne un grand nombre de tableaux et d’exemples des divers modes d’association. Il conclut en disant « que si une idée en suggère une autre, c’est qu’elles ont été précédemment associées dans une présentation commune et que la suggestion est possible, parce que l’idée dont la conscience est distincte appartient à un tout qui est donné d’une manière indistincte et dont le reste demeure au-dessous du seuil de la conscience ».


Brain.

Octobre 1888 — Avril 1889.

Ch. Mercier. L’inhibition. — De toutes les propriétés du système nerveux, il n’y en a pas qui soit plus mystérieuse dans sa nature et plus obscure dans ses fonctions. Comme point de départ, on peut prendre un fait universellement admis, c’est que la cellule nerveuse est un réservoir qui emmagasine la force et la libère par les filets nerveux. Nous savons de plus, par l’exemple de la contraction musculaire tétanique, que la contraction est causée non par un courant continu, mais par un courant interrompu, une succession de chocs. La libération de force est donc discontinue et l’accumulation continue. Comment peut s’expliquer cette interruption ? Par une résistance constante. L’effet de chaque libération de force dans la cellule, c’est de produire une simple contraction musculaire : normalement elles se fondent en une seule. Dans certains cas, il n’en est pas de même et nous avons le tremblement, la paralysie agitante, etc. Si toutes les cellules sont capables de réagir contre la résistance à leur décharge (qui est d’ailleurs variable à l’état normal), il est concevable que l’inhibition soit due à un accroissement de cette résistance, dépassant les limites de tension que les cellules peuvent atteindre. L’auteur admet que tout centre nerveux a une tendance à se décharger, tant qu’il n’est pas complètement épuisé. L’arrêt, comme la mise en mouvement, ne peut venir que du dehors. Tout centre nerveux est donc normalement soumis à une influence inhibitoire qui lui est imposée du dehors. De même qu’on trouve les actions contraires de l’attraction et de la répulsion dans la physique moléculaire, de la gravitation et de l’inertie dans la physique des masses ; de même l’équilibre mobile des centres nerveux dépend de l’action contraire de la décharge et de l’inhibition. Cet équilibre mobile présente le maximum de stabilité et de plasticité. Mais d’où vient cette influence extérieure ? On ne peut faire là-dessus qu’une hypothèse. Le courant nerveux est certainement ondulatoire : on peut supposer que deux courants de ce genre (comme deux sources de lumière et de son) peuvent ou se renforcer ou produire une interférence. Quant à la question de savoir s’il y a des centres distincts pour