Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome XXVII, 1889.djvu/655

Cette page n’a pas encore été corrigée


REVUE DES PÉRIODIQUES


Mind.

January April 1839.

Stout. Herbart comparé aux psychologues anglais. — Tandis que les Anglais ont une tendance à considérer les états de conscience comme des unités relativement indépendantes, Herbart n’y voit que des abstractions, parce que, selon lui, il y a une unité commune, un tout, dont ces états ne sont que des aspects et qui ne peut être atteint par l’observation intérieure.

A. Seth. L’évolution de la morale. — La théorie évolutionniste, après s’être implantée dans les diverses sciences, prétend aussi réformer les conceptions morales et remplacer les théories antérieures qui étaient a priori ou empiriques. Cette œuvre a été tentée particulièrement par Darwin, Herbert Spencer et Leslie Stephen. L’auteur expose sommairement leurs doctrines en insistant sur la dernière qui, au point de vue individualiste, substitue le point de vue social : la véritable unité est la société, non l’individu. Pour les évolutionnistes : 1o le but ou critérium moral est défini « le bien social », doctrine qui est plutôt celle du « bien-agir » que du bien-être ; 2o à ce but moral répond la sympathie sociale, qui est considérée comme un sentiment primaire et direct, non comme un sentiment dérivé : 3o en ce qui concerne l’obligation, les évolutionnistes tendent à éliminer son caractère essentiel et à le considérer comme un état de transition destiné à disparaître. — L’auteur soumet cette doctrine à diverses critiques et fait remarquer que l’hypothèse de l’évolution, si vraisemblable qu’elle soit, ne peut avoir un caractère de solidité strictement scientifique.

Leslie Stephen. Sur quelques espèces de vérités nécessaires. (Deux articles.) — L’auteur étudie particulièrement les jugements de temps et d’espace et il s’efforce d’établir que les axiomes géométriques naissent de la nécessité de relier nos diverses impressions, à l’aide de certaines assomptions. Ce ne sont pas de simples vérités empiriques, découvertes par l’observation et qu’on peut concevoir différemment. Ce ne sont pas non plus les résultats d’une forme imposée arbitrairement aux données sensorielles. Avec des sensations plus simples, nous pourrions avoir un système de comparaison plus simple. En fait, quand nous avons à traiter des problèmes de physique qui enveloppent de hautes fonctions de variables, nous ne construisons pas un nouveau système de comparaison ou un espace à plus de dimensions ; nous