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ANALYSES.bosanquet. Logic or the morphology, etc..

logique de l’analogie, car le raisonnement analogique prétend donner des conclusions affirmatives, tandis que la seconde figure n’admet que des conclusions négatives. En tout cela, l’auteur suit les opinions de Hegel, et si on lui demandait pourquoi l’induction par énumération prend la forme de la troisième figure, tandis que l’analogie prend la forme de la deuxième, il répondrait : dans l’induction on trouve des attributs divers unis dans les mêmes expériences concrètes, par conséquent la forme naturelle de ce mode de raisonnement est la troisième figure où le moyen terme est sujet à la fois dans la majeure et dans la mineure. Au contraire, dans l’analogie, on conclut de la présence du même caractère ou attribut dans deux êtres différents à l’identification de ces deux êtres, par conséquent la forme propre de ce mode de raisonnement doit être la seconde figure où le moyen terme est attribut dans les deux prémisses.

Ainsi ni l’induction par énumération, ni l’analogie ne sont logiquement aptes à donner l’universel scientifique. Ce privilège est réservé à l’induction scientifique qui se construit à l’aide de deux procédés successifs : 1o par une analyse de l’expérience ; 2o par des vérifications d’hypothèses. L’universel contenu dans les événements ou dans les êtres ne peut être découvert que par une analyse expérimentale qui permettra de séparer les uns des autres les attributs et qui fera surgir l’hypothèse de la prépotence de tel ou tel attribut. La vérification de cette hypothèse finira par donner la certitude scientifique demandée. Cette théorie de l’induction n’est sans doute pas nouvelle, c’est celle d’Aristote, c’est celle de Claude Bernard, si ce n’est pas celle de Bacon, mais ce qu’il faut remarquer ici c’est la netteté avec laquelle M. Bosanquet met en relief le caractère déductif, analytique, des diverses parties de l’opération inductive.

L’auteur achève sa théorie de l’inférence par un chapitre sur la subsomption dont la forme propre est la première figure du syllogisme, et le livre se termine par des considérations sur les relations de la connaissance avec ses postulats.

La connaissance a des postulats formels et des postulats matériels. Les postulats formels sont : 1o le principe d’identité ; 2o le principe de contradiction ; 3o le principe du milieu exclu ; 4o le principe de raison suffisante. Ces principes assurent la nécessité logique de la pensée, mais ne garantissent point que la logique de la pensée est d’accord avec la réalité. Ce sont les postulats matériels qui assurent cet accord. Ces postulats sont au nombre de deux : 1o la perpétuité de la vie, l’éternité de l’esprit, l’uniformité de la nature ; 2o la réalité des fins humaines. Ici M. Bosanquet a l’air de faire reposer la vérité de la science sur la conviction où nous sommes que notre activité morale ne doit pas s’exercer à vide et en pure perte. Il dit expressément : Toutes nos convictions dépendent de notre activité morale, cette activité a besoin pour s’exercer de la vérité de la science. Tous les buts que nous poursuivons impliquent confiance en l’avenir. Il faut donc que