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ANALYSES.yarkovski. De la gravitation universelle, etc.

ont le désir de faire connaissance avec la graphologie pratique. Nous lui avons reproché, dans le cours de cette causerie, de n’être pas une œuvre absolument scientifique, et de manquer un peu d’originalité ; mais le reproche ne vise évidemment pas M. Crépieux-Jamin, qui n’a eu d’autre intention que de nous présenter la graphologie telle qu’elle existe actuellement. Peut-être, à ce point de vue, pourrions-nous ajouter une critique plus directe, qui est de ne pas avoir été tout à fait complet dans l’exposé des derniers travaux concernant la graphologie, et d’avoir omis quelques essais qui devaient être au moins signalés. Au reste, si nous nous sommes montré un peu sévère dans cette appréciation d’un livre très consciencieux et qui a de réelles qualités, c’est que nous faisons à la graphologie l’honneur de la prendre tout à fait au sérieux, et de la considérer comme autre chose qu’un agréable passetemps.

La graphologie, à côté de la mimique et de la physiognomonie, formera certainement un important chapitre de la psycho-physiologie que la nouvelle école élabore. Si, à elle seule, elle ne constitue pas une science, elle fera néanmoins partie d’une science, la première entre toutes par son intérêt. Mais nous devons reconnaître que tout, ou presque tout, lui est encore à faire pour prendre cette place, qui l’attend.

J. Héricour.

Jean Yarkovski. Hypothèse cinétique de la gravitation universelle en connexion avec la formation des éléments chimiques. Moscou, 11-137 pages, gr. in-8o.

L’auteur de cette nouvelle hypothèse cosmogonique est un ingénieur, versé dans la mécanique et au courant des derniers travaux de la science, ce qui rend en tous cas son ouvrage intéressant. Le système qu’il expose est d’autre part remarquable par la liaison logique et par le petit nombre des hypothèses fondamentales, qui sont elles-mêmes présentées comme la conséquence forcée des propriétés universellement reconnues à la matière.

Ce n’est pas que je croie ce système destiné à quelque succès, mais des travaux de ce genre sont, comme le dit l’auteur, toujours utiles, s’ils conduisent, ne fût-ce que pour réfuter leurs conséquences, à pousser les recherches dans de nouvelles voies.

M. Yarkovski reconnaît la matière comme étendue, impénétrable et inerte, et admet qu’elle existe sous forme d’atomes isolés dans le vide. L’atome, devant posséder les propriétés fondamentales de la matière, ne peut être élastique ; il est absolument dur. Ajoutez le mouvement et l’indestructibilité de la force vive ; cela suffit à notre auteur, avec l’hypothèse toutefois que, si deux atomes égaux en volume et en vitesse de translation (sans rotation d’ailleurs) se heurtent l’un contre l’autre