Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome XXVII, 1889.djvu/575

Cette page n’a pas encore été corrigée

abstraites sont également générales en ce qu’elles peuvent représenter un certain nombre de sensations et d’images concrètes. Elles paraissent contenir seulement certains éléments qui se retrouvent dans toutes ces sensations. Et nous arrivons à des états de plus en plus abstraits qui peuvent nous permettre de ramener à des lois générales tous ces phénomènes vagues et mal connus encore.

Avoir l’idée d’un homme ou d’un encrier, nous l’avons dit, ce n’est pas précisément avoir l’image d’un encrier ou d’un homme. Il est facile de s’en rendre compte. Supposons qu’un individu voie une locomotive sans savoir ce que c’est, comment elle fonctionne et à quoi elle sert ; supposons avec cela qu’il ait une imagination visuelle très forte et très vive, qu’il puisse se représenter la machine comme s’il la voyait, ou au contraire que son image soit très faible, il n’aura ni dans un cas ni dans l’autre une idée de la locomotive : supposons, au contraire, un mécanicien, sans aucune image visuelle, même sans aucune représentation sensible apparente, il pourra avoir une idée de la locomotive. C’est ce qui reste à établir en recherchant quelle est la nature de cette idée, et quel rôle jouent dans sa formation les diverses images.

(La fin prochainement.)