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crayon ; je lui dis de penser à un nom et que je vais, sans qu’elle me dise rien, bien entendu, écrire ce nom ; alors je lui saisis la main et, tenant celle-ci et paraissant la diriger comme lorsqu’on apprend à écrire à un enfant, en réalité je la laisse aller, car c’est la personne même qui écrit le nom en question sans en avoir conscience. Inversement, on peut tenir soi-même la plume et se faire conduire la main par le sujet en expérience. La pratique toutefois m’a montré qu’on réussit mieux de

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Fig. 1. — Expérience faite en décembre 1886, avec M. X***, étudiant, qui écrit sans en avoir conscience le nom de Clémence, auquel il pensait.

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Fig. 2. — Expérience du 23 octolire 1886, avec Mlle S***

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Fig. 3. — Expérience du 27 septembre 1888, avec Mme J***,

la première manière. Une précaution utile à prendre consiste à faire fermer les yeux au sujet ou à le prier de regarder droit devant lui ou en l’air, bref, ailleurs que sur le papier.

Les fac-similés ci-dessus montrent avec quelle netteté se produit le phénomène.

J’ai réussi cette petite expérience sur un très grand nombre de personnes d’âges divers et de l’un ou l’autre sexe, de conditions sociales variées, très bonnes en général. C’est dire qu’il n’y a pas à tenir compte d’un état plus ou moins morbide du système nerveux (hystérie par exemple). Dans la plupart des cas, les mouvements graphiques sont absolument inconscients ; dans quelques cas, au bout d’un temps variable, mais toujours très appréciable, le sujet s’aperçoit qu’il exécute des