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revue philosophique

Rivista italiana di filosofia.

(Novembre 1888 — Febbraio 1889.)

S. F. Quelques considérations sur la théorie de la connaissance dans Xénophane. — Elle a été mal interprétée par Cousin, Kern, Ueberweg et Zeller. Le point de départ de la doctrine de Xénophane est la critique du polythéisme. Il parvient à l’unité de l’être en soutenant l’unité de Dieu. Sous ce rapport, son monisme est plus théologique que philosophique. Le dualisme entre dans sa conception monistique. Ayant établi la stabilité et l’immutabilité de l’un, il devait nécessairement arriver au doute par le multiple. Cette unité de l’être était contredite par la considération des phénomènes instables. Le germe de la contradiction peut se retrouver dans la genèse même du système. Placé entre le polythéisme et le monothéisme, entre le naturalisme ionique et l’idéalisme éléatique, Xénophane ne sut ni retourner en arrière, ni pousser plus avant. Sa foi est comme un pressentiment de l’idéalisme de Parménide ; son doute est comme un pressentiment lointain du scepticisme des sophistes.

N. Fornelli. La pédagogie et l’enseignement classique. — Les raisons qui font que plusieurs croient à l’inutilité des études pédagogiques pour le professeur secondaire, se rapportent à la méthode et à la pédagogie générale ; elles n’ont pas plus de fondement les unes que les autres. À ceux qui prétendent que la méthode d’une discipline s’acquiert par le professeur même qui l’enseigne, on répond simplement ceci : pour tout enseignement la méthode doit être rationnelle ; chacun le dit ; mais qui comprend toute la portée de ce mot, tout ce qu’il signifie de connaissances sur le développement général de l’esprit de l’enfant, sur la transmission des connaissances, etc., etc. ? Ce qu’il faut savoir, et ce que l’enseignement n’apprend pas, ou apprend mal, et avec perte de temps et de bonne volonté, c’est qu’il y a plusieurs modes et méthodes pour un enseignement donné, et quelle est la valeur de chacune ; c’est qu’il convient de s’en tenir à une qu’on a choisie, parce que la raison et la pratique en ont démontré l’excellence. Enseigner avec une méthode, même mauvaise, vaut mieux que d’enseigner sans aucune méthode. La supériorité du professorat allemand vient surtout de la direction pédagogique de l’enseignement des universités. Les professeurs y enseignent presque toujours avec une intention pédagogique : ils communiquent aux élèves le goût, la passion, l’instinct de la pédagogie. Toute université est fournie de plusieurs cours de cette espèce (pédagogie appliquée aux classes, psychologie pédagogique et historique, science générale de l’éducation, pédagogie appliquée à l’instruction gymnasiale, à l’ordonnance et aux règlements des écoles).

V. Benini. L’avenir de l’esthétique (1er article). — Le développement scientifique et industriel est, dit-on, et sera de plus en plus défavorable