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cèdent d’un foyer d’irradiations stimulatrices de diverses séries d’idées ou de sensations, ou d’actes. L’idée abstraite est une série indéfinie de faits s’étant succédé peu à peu dans l’esprit. La prérogative humaine du travail abréviatif, surtout fait à l’aide du signe rappelant l’abstrait, rend possibles la science et l’art. L’art d’individualiser les pensées explique la raison, le jugement et le raisonnement. L’attention est une prédominance de quantité dans le cours associatif des idées. Le consensus du vouloir n’est pas autre chose que le sens spécial produit par le travail propre des centres nerveux périphériques et du système nerveux central. Leur jeu s’explique par les fonctions inhibitoires et dyna-mogénétiques qui ont leur cause dans le plaisir et la douleur et sont réglées jusqu’à un certain point par l’habitude.

G. Dandolo. La conscience dans le sommeil. L’inconscient physiologique et la psychologie du moi. — L’intelligence commence avec la conscience, au delà de laquelle il n’y a que des mouvements nerveux. L’inconscient psychologique est une hypothèse nécessaire à l’explication du conscient psychique, mais elle ne tombe pas dans le domaine de la psychologie. Dans le sommeil, que devient la conscience ? Les premiers sens à oublier sont ceux qui, durant le jour, furent le plus en exercice ; la conscience sensitive décroît, pour les différentes séries, en raison inverse de la conscience représentative. Comme dans l’attention ou dans la plus grande concentration des idées, de même dans le sommeil, ou dans leur plus grande distraction, le moi s’efface et disparaît. C’est que le moi présente deux aspects, sensation, représentation, qui se fondent normalement en une seule réalité, parce que nous sommes en rapport continuel avec le monde externe et avec nous-mêmes. Tantôt l’activité sensitive prévaut, tantôt c’est l’activité représentative. Si elles sont l’une et l’autre relâchées et faibles, le moi prend la forme d’un sentiment qui est comme le reflet d’une synthèse représentative, et par conséquent tombe dans la plus grande indétermination.

Principaux articles : Le progrès des sciences et la force vitale (G. Martinotti). — De quelques méthodes de recherche en physiologie (G. Fano). — Les dernières théories sur l’hérédité (R. Fusari). — Le vrai est le fait de la conscience (R. Ardigo). — Le « Folk-Lore » dans la science, la littérature et l’art (V. Grossi). — Origine du droit de succession (G. d’Aguanno). La naturalité de la pensée (G. Marchesini). — Essai d’ethnographie comparée : la crémation chez les modernes non Européens (V. Grossi).


La Nuova Scienza

(Ottobre 1888 Marzo 1889.)

La convergence universelle de la nature. — Dans cet article important, M. Caporali montre la coïncidence des mouvements internes con-