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REVUE DES PÉRIODIQUES ÉTRANGERS


Rivista di filosofia scientifica.

(Giugno Dicembre 1888.)

E. Belmondo. Le sentiment religieux comme phénomène biologique et social. — Le sentiment religieux n’est pas chez l’homme un caractère distinctif ; on en voit quelque ébauche chez les animaux supérieurs. Il semble que ses causes, complexes et variées selon les races, peuvent finalement se réduire à la crainte (de l’inconnu), et au sentiment d’un besoin de protection. Le sentiment religieux fut très avantageux pour l’homme, comme fonction de protection pour l’individu et pour l’espèce. Les religions vinrent en aide à l’autorité civile pour le maintien des lois morales. Mais nous voici dans la période où la pleine observance de ces lois est possible (à l’élite), sans une sanction dérivant de la foi en un être supérieur. Les anciennes potentialités, dans la lutte contre les hommes et le milieu physique, sont remplacées par des aptitudes en rapport avec la compréhension d’une loi morale nécessaire et intrinsèque à toute la nature.

G. Cesca. La métaphysique empirique. — Cette métaphysique, qu’il ne faut pas confondre avec la métempirique, est une systématisation ultime de la connaissance. Elle traite des lois générales de l’univers et unit en un principe synthétique les résultats scientifiques épars. En systématisant les résultats scientifiques, elle accomplit un travail en grande partie provisoire et hypothétique. La limite et la valeur que M. Cesca, en accord complet avec M. Angiulli (La filosofia e la scuola), attribue à ces explications, sont celles mêmes de la connaissance et de la science. Elles ne vont pas au delà de l’expérience et de nos phénomènes. Ce sont des théories, des lois, qui ne peuvent prétendre représenter les processus réels des choses en soi ; ce sont des notations idéales abstraites des processus observés dans nos phénomènes. La métaphysique devient ainsi le complément nécessaire de la science et de la connaissance empiriques, et elle ne peut jamais se trouver en opposition avec elles.