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capitales et leurs ramifications, réunit aussi en elle les différentes méthodes et que la méthode philosophique est l’unité des méthodes spéciales. Et la philosophie peut accomplir cette tâche, parce qu’elle est l’organe scientifique par lequel l’unité de la vie elle-même veut s’affirmer dans l’esprit humain.

Dr A. Harpf. Schopenhauer et Goethe, contribution à l’histoire du développement de l’histoire de la philosophie de Schopenhauer. — On sait ce que Schopenhauer doit à Platon et à Kant, ce qu’il doit même à ceux qu’il appelait les trois modernes sophistes, à Fichte, à Schelling, à Hegel[1]. Harpf signale l’influence exercée sur Schopenhauer par celui qu’il appelait le prince des penseurs et des poètes : d’un côté, il montre ce qui, dans la conception du monde, peut être reconnu d’après sa nature comme une propriété de Goethe et ne laisse de côté que la Quadruple racine, qui ne contient rien qu’on puisse utiliser à ce point de vue ; de l’autre, il cherche dans les œuvres de Gothe les germes qui ont contribué à former la pensée de Schopenhauer.

Gustav Knauer. La chose en soi, ce qui est en dehors de nous, ce qui nous est donné pour notre connaissance et notre expérience. — Knauer, à l’occasion du livre de l’herbartien Drobisch sur la chose en soi et le concept de l’expérience chez Kant, essaye de déterminer ce qu’il faut entendre, d’après Kant, par la chose en soi, par ce qui nous est donné, par le concept de l’expérience.

Schaarschmidt signale, dans le livre de M. Arréat, la Morale dans le drame, l’épopée et le roman, surtout les deux premiers chapitres sur les sources de notre activité morale et sur les fins du devoir ; le quatrième, qui traite des conflits moraux.

Reinhold Geyer. Exposition et critique de la théorie des signes locaux de Lotze. — Article qui vaut la peine d’être lu, mais qu’il est impossible de résumer.

Joseph von Billewicz. Exposition sommaire des propositions fondamentales de la philosophie de Trahndorff, contribution pour juger la guerre entre la croyance et la science. — Dans quel rapport, se demande Billewicz, se trouve la religion fondée sur la révélation avec la raison ? Et avec Trahndorff et ses disciples il affirme : 1o qu’il est incontestable que de même que nous ne pouvons avoir conscience d’un objet réel que s’il nous est donné comme objet, nous ne pouvons être conscients de l’objet Dieu (des Objekts Gott) que s’il s’est donné lui-même à nous comme objet de la conscience par une révélation immédiate ; 2o que la théologie comme science se place d’une façon non illégitime (ungerechtfertigterweise), au point de vue de la philosophie, en

  1. M. Harpf aurait bien dû rappeler l’influence exercée par les philosophes français sur Schopenhauer. Voyez notre article sur l’ouvrage de M. Ducros (Rev. ph., XVII, 660).