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être considéré comme un défenseur de l’opinion d’après laquelle les représentations sont des actes, pas plus que Kant n’a affirmé que l’esprit consiste exclusivement dans les représentations immédiatement données. À Wundt qui lui recommande de lire Hume et Kant, Wille répond en maintenant ses conclusions et en se réservant de comparer par la suite le concept de Wundt sur l’âme à son propre concept.

Th. Lipps. Sur l’espace de la perception visuelle. — Dans un second article, Lipps traite de la continuité du champ visuel et de la manière de combler la lacune que produit la tache aveugle dans le champ visuel (Ausfüllung des blinden Flecks), puis de la troisième dimension.

Rabus. Méthode et Méthodes. — Dans cet article, où Rabus examine les réponses de Wundt aux critiques adressées au second volume de sa Logique, il admet avec Wundt que la philosophie a besoin des sciences particulières dans sa recherche des principes généraux scientifiques, que l’expérience psychologique en particulier est pour elle un appui nécessaire, que la philosophie doit poursuivre le travail commencé par les sciences particulières, qu’elle doit avoir la place d’une science générale, ne pas être réduite à une doctrine pure et simple de la connaissance, mais aller à la recherche des principes des choses. Toutefois, dans la sous-construction (Unterbau) de la connaissance philosophique, il met, outre les sciences naturelles, la science théologique qui a rapport à la révélation divine, commençant avec l’acte de la création et qui est affirmée par la connaissance que l’homme a de lui-même : par la science théologique, la connaissance de soi-même est approfondie et le terme (ziel) de tout le travail de la connaissance est indiqué comme une connaissance de Dieu produite par la communauté de vie avec lui, qu’elle rend à son tour plus aisée. Quant à la Méthode, si c’est un moyen approprié au pouvoir de connaître et à son activité, il faut convenir que le moyen approprié à toute connaissance et, en ce sens, la méthode générale est la pensée qui, prise d’après sa forme essentielle, se meut de la thèse, par l’analyse et l’antithèse, à la synthèse ou inversement. Si on entend par méthode la manière de connaître et si l’on s’occupe en même temps des méthodes spéciales, il faut considérer que ces dernières, à la différence de la pensée qui sert à chacune d’elles, se rapportent à un objet et à un contenu particuliers de la pensée, aux domaines et aux degrés supérieurs de la connaissance. Par conséquent, il faut résoudre les questions qui ont pour objet de savoir comment sont connus : 1o la natyre ; 2o la manifestation historique de Dieu et de son royaume ; 3o l’essence de l’homme ; 4o enfin Dieu. Si l’on est interrogé en outre sur la méthode philosophique, il ne suffit pas pour répondre de montrer, comme le fait Wundt, certaines directions qui se sont présentées dans l’histoire de la philosophie, de parler par exemple de méthode empirique ou dialectique, mais il faut indiquer que la philosophie qui, par les principes suprêmes, réunit en elle les sciences