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tion de l’appareil olfactif qui excitait les besoins de la transmission sensorielle. Cet appareil s’est donc atrophié.

« Ce n’est donc pas une simple coïncidence, mais une vraie corrélation qui existe entre l’agrandissement du lobe frontal des primates et l’évolution inverse du grand lobe limbique.

« Il y a, dans le manteau de l’hémisphèse, une partie commune à tous les types cérébraux des mammifères : c’est le grand lobe limbique. Peu variable chez les animaux osmatiques (gouvernés par l’odorat), il devient, chez les anosmatiques, le siège d’une atrophie qui modifie notablement quelques-uns de ses caractères, mais l’étude de ses connexions permet, d’une part, de retrouver en lui tous les éléments essentiels de sa constitution, de déterminer, d’une autre part, les rapports analogiques des circonvolutions qui l’entourent et des scissures qui y aboutissent, et de constater ainsi que tous les types cérébraux, jusques et y compris celui des primates, ne diffèrent les uns des autres que par des caractères d’évolution, c’est-à-dire par la forme et le volume relatif, et non par la nature de leurs parties constituantes. »

Cet admirable mémoire est suivi d’un autre non moins remarquable intitulé : Recherches sur les centres olfactifs. Broca y poursuit l’étude précédemment commencée en cherchant à déterminer, à l’aide de l’anatomie comparée, quel est le rôle physiologique de chacune des portions de l’appareil olfactif cérébral.

De même qu’il avait appliqué à l’étude des localisations cérébrales l’anatomie pathologique dans ses travaux sur la localisation du langage articulé, il s’efforce de déduire, des différences anatomiques constatées entre diverses espèces de mammifères et rapprochées des différences physiologiques que présentent ces espèces, la nature des fonctions dévolues à chacune des parties variables du lobe olfactif. Nous ne pouvons nous arrêter davantage sur ces deux œuvres capitales plus importantes encore, à nos yeux, par la voie qui s’y trouve tracée que par les résultats anatomo-physiologiques, si considérables cependant, qu’elles contiennent.

Viennent ensuite plusieurs notes sur diverses questions de détail, puis un mémoire important sur la topographie cranio-cérébrale, c’est-à-dire sur les rapports anatomiques du crâne et du cerveau, question dont il serait superflu de montrer l’intérêt au point de vue de la craniologie et des recherches sur les localisations cérébrales.

Plusieurs des notes qui suivent sont consacrées à la description du cerveau chez le gorille et chez le fœtus humain. On trouve ensuite un long et important mémoire sur la nomenclature cérébrale, dans lequel Broca cherche à fixer la dénomination des divisions et subdivisions des hémisphères et des anfractuosités de leur surface. Le besoin de ce travail se faisait vivement sentir, mais, bien qu’il ait été fait de main de maître, il n’a pu triompher complètement de la routine et de l’amour-propre auxquels les anatomistes sont sujets comme les autres mortels. — Le dernier mémoire est intitulé : Description élémentaire des cir-