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En ce qui concerne le transfert de la sensibilité, les auteurs ont mesuré le temps du transfert et le temps du transfert de retour ; cette dernière dénomination s’applique au temps pendant lequel le membre anesthésié qui, par suite du transfert, a recouvré la sensibilité, conserve cette sensibilité. Voici les chiffres.

Temps du transfert : 1re série, m″ 32 ; 2e série, m″ 14.

Temps du transfert de retour : 1re série, m″ 8 ; 2e série, m″ 13.

On voit que par la répétition le transfert se fait plus vite, mais que le transfert de retour se fait plus lentement, c’est-à-dire que la sensibilité transférée tend à se fixer. Ceci s’accorde d’ailleurs avec des observations déjà anciennes.

Nous passons beaucoup d’expériences curieuses, pour arriver de suite au transfert des phénomènes moteurs. À l’état de repos, la malade donne au dynamomètre : main droite, 8 k. 500 ; main gauche, 17 k. 500. Par suite du transfert, on a : à droite, 17,580 ; à gauche, 8,870. Tout ceci est connu ; mais la substitution du dynamographe au dynamomètre montre quelque chose de nouveau. Tout d’abord, à l’état de repos, les deux courbes dynamométriques ont à peu près la même longueur : 21 secondes à droite (amyosthénie) et 23 à gauche. En calculant le travail produit, on a une différence bien plus considérable, puisque, d’après le calcul des auteurs, la main droite a donné 190, 400 et la gauche 301, 100. Mais nous ferons remarquer aux auteurs que le rapport entre ces deux quantités de travail n’est pas du tout égal au rapport entre les deux chiffres dynamométriques signalés précédemment. À quoi cela tient-il ? Je n’en sais rien, mais je suis heureux que les auteurs en arrivent sans s’en douter à confirmer un fait que j’ai vu depuis longtemps ; le membre qui est amyosthénique en ce qui concerne le chiffre de l’effort maximum ne l’est pas en ce qui concerne la longueur de l’effort modéré. C’est ainsi qu’un sujet qui avec le bras droit donne 4 au dynamomètre et 24 avec le bras gauche, pourra tenir le bras droit en l’air pendant une heure, tandis que du bras gauche il est incapable de conserver cette position au delà de cinq à six minutes.

Les agents esthésiogènes agissent d’ailleurs sur ces deux éléments de la force musculaire : le degré maximum de l’effort et la durée de l’effort modéré.

Morselli. Recherches sur le poids de l’encéphale en rapport avec les caractères craniométriques chez les aliénés. — Beaucoup de chiffres. Voici quelques-unes des conclusions de l’auteur : tenir un compte important des annexes de l’encéphale toujours variables. Le poids moyen des enveloppes et du liquide cérébral est plus élevé chez les aliénés que chez les gens sains. Ce poids augmente en raison directe de l’âge. Le poids moyen de l’encéphale des aliénés est toujours inférieur à celui d’une encéphale normal.