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Lombroso. Application de la méthode de Galton à l’étude des crânes de criminels. — Les expériences ont été faites en combinant les images photographiques de 18 crânes du musée de l’auteur. Les images composites, reproduites dans une table annexée à l’article, réunissent presque tous les caractères assignés par l’école italienne au type criminel.


Rivista sperimentale di Freniatria.

(Tome XIII, fasc. III et IV ; tome XIV, fasc. I et II.)

Novi et Grandis. Sur la période d’excitation latente du cerveau et sur la durée des réflexes dans diverses conditions expérimentales. — Les expériences ont été faites sur les animaux. Nous signalerons un fait assez curieux, qui, d’après les auteurs, n’avait pas encore été observé ; c’est que chez le même animal le mouvement réflexe des membres antérieurs, produit par les excitations portées sur ces membres eux-mêmes, a toujours une période latente plus longue que ces mêmes réflexes produits dans les mêmes conditions sur les membres inférieurs. Les auteurs convient les psycho-physiologistes à rechercher si des faits semblables s’observent sur l’homme.

Guicciardi et Petrazzani. Le transfert dans l’hystérie, spécialement sous l’influence de l’électricité statique. — Ce travail étant extrêmement intéressant, on nous permettra d’en présenter un compte rendu un peu détaillé. Les auteurs ont étudié le transfert chez une grande hystérique, atteinte d’hémianesthésie sensitivo-sensorielle et d’hémiamyosthénie. Ils ont constaté tout d’abord que chaque agent esthésiogène a une caractéristique spéciale dans son action. Pour leur malade, la valeur de chacun d’eux pouvait être présentée, dans l’ordre décroissant, comme il suit : électricité statique, aimant, zinc, chaleur, suggestion verbale, auto-suggestion. La caractéristique de chaque esthésiogène se trouve dans le temps nécessaire à son action ; ainsi, lorsque le sujet cessait d’être soumis à l’action électrique à son insu, le transfert s’opérait par auto-suggestion, mais dans ces conditions il était beaucoup plus long à se produire. Cette observation très intéressante permet aux auteurs de dire que, si la suggestion est un esthésiogène, — et qui en doute ? — ce n’est du moins pas le seul. De plus, les auteurs ont constaté que, si l’on augmente la puissance d’un esthésiogène, comme cela est facile par exemple pour l’électricité statique, on n’observe que des différences très légères dans l’effet produit. Ainsi le temps du transfert n’est pas proportionnel à la quantité relative d’un seul esthésiogène. Enfin, l’emploi simultané de plusieurs esthésiogènes ne donne pas de résultats équivalents à la somme de leur énergie, mais à celle du plus puissant. Voilà évidemment beaucoup de faits curieux et nouveaux.