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SOCIÉTÉ DE PSYCHOLOGIE PHYSIOLOGIQUE


LA VISION MENTALE OU DOUBLE VUE DANS LE SOMNAMBULISME PROVOQUÉ ET DANS LE SOMNAMBULISME SPONTANÉ[1]


À propos de ma précédente communication à la Société de psychologie physiologique[2] sur le Somnambulisme provoqué à distance et à l’insu du sujet, j’ai reçu plusieurs lettres, dont quelques-unes de personnes incompétentes — dont je n’ai pas à m’occuper — et d’autres fort intéressantes, parmi lesquelles j’en trouve une de M. le professeur Azam, dont le sujet me servira de transition pour arriver au chapitre le plus scabreux du somnambulisme, à ce qu’on a appelé la double vue, qu’il vaudrait mieux nommer vision mentale, comme l’a fait, si je ne me trompe, M. Alfred Maury, car l’organe physiologique de la vue ne prend aucune part à ce phénomène.

Mes observations personnelles à ce sujet datent de la même époque que celles des cas de sommeil provoqué à distance. J’ai eu occasion, il y a une douzaine d’années, d’en entretenir M. Victor Meunier, le savant chroniqueur du Rappel, à qui je disais que je n’oserais jamais révéler publiquement ce dont j’avais été témoin. — « Vous y viendrez, me répondit-il ; ce que nous croyons être la vérité nous échappe un jour ou l’autre. »

Cette prophétie s’accomplit aujourd’hui.

I

M. le Dr Azam, après avoir lu mon mémoire dans la Revue philosophique du 1er septembre dernier, m’écrit :

« J’ai vu, et beaucoup de médecins, je crois, ont vu comme moi, des faits de cette nature, ou qui en approchent… J’en citerai deux, pour

  1. Séance du 26 novembre 1888.
  2. Séance du 30 juillet 1888. Mémoire publié dans la Rev. phil. du 1er septembre suivant,