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REVUE DES PÉRIODIQUES ÉTRANGERS


Archiv für Geschichte der Philosophie.

Hgg. von Ludwig Stein, B. 1, H. 2.

Dr Weygoldt. Sur Diogène d’Apollonie. — On s’est occupé peu ou point de Diogène d’Apollonie pendant le siècle qui s’est écoulé entre la composition de son livre sur la Nature et les analyses qu’en a données Aristote. Mais il a été étudié par les médecins et nous trouvons des traces de sa doctrine dans les écrits pseudo-hippocratiques qui sont intitulés περὶ φυσῶν, περὶ ἱερῆς νούσου et περὶ φύσιος παιδίου. Le π. φυσῶν considère l’air comme le principe des choses et utilise la nosologie de Diogène pour ramener toutes les maladies à l’air. Le π. ἱερῆς νούσου est plus intéressant encore à ce point de vue : pour expliquer que l’épilepsie se produit quand le mucus (Schleim) entre dans les veines, arrête la circulation de l’air qui ne peut arriver ni dans le cerveau, ni dans la veine cave, et non par une action surnaturelle, il reproduit les théories de Diogène sur le cerveau. Enfin le π. φ. παιδίου suit Diogène pour expliquer la formation du fœtus et celle des racines chez les plantes. Parmi les résultats les plus importants qu’on peut tirer de ces écrits relativement à Diogène d’Apollonie, Weygoldt indique les suivants : 1. Le principe (ἀρχή) de ce philosophe est l’air atmosphérique ; 2. L’air est le principe du mouvement, parce qu’il est subtil (dünn) ; 3. Il est le support (Trägerin) de la raison, aussi longtemps qu’il se meut ; 4. Notre âme est formée aussi d’air atmosphérique ; 5. La meilleure substance pour les âmes est, non l’air chaud, mais l’air pur, sec et relativement frais ; 6. L’humidité de l’air entrave la pensée, parce qu’elle diminue la mobilité de l’air ; 7. Notre pensée et nos sentiments changent, comme l’air, avec les vents et les saisons ; 8. L’air, plus chaud que la semence (Samen) et le sang, produit en eux une circulation par laquelle il fait naître et entretient la vie ; 9. La croissance se fait non par une formation nouvelle, mais par le groupement des homéoméries données dans le sang et l’humidité de la terre ; 10. La φρόνησις est disséminée dans les veines, la σύνεσις est attachée au cerveau ; 11. Diogène a fait des emprunts à Anaxagore et aux atomistes.