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notices bibliographiques

L’ouvrage témoigne d’une grande aptitude à l’analyse philosophique chez son auteur, et les conclusions en paraissent difficilement contestables.

B.

Max Giessler. — Beitrage zur Phœnomenologie des Traumlebens. Gundlach u. Eggers, Halle, 1888 ; 49 p..

Les images du rêve ont plus de vivacité que les images correspondantes de la veille. L’unité du sens général est moindre dans le sommeil que dans la veille. Les mêmes rêves peuvent revenir dans les mêmes circonstances. Dans la veille, en parlant, par exemple, il y a tendance à l’éveil d’une foule d’idées qui restent cependant généralement au-dessous du seuil de la conscience : en rêve, ne rencontrant pas d’obstacles, elles peuvent devenir conscientes. Il y a toujours quelque point de contact et quelque analogie entre les idées groupées en rêve. Quant aux rapports entre les événements du sommeil et ceux de la veille, les rêves peuvent se classer en : 1o rêves où un événement que nous avons vécu une ou plusieurs fois dans un espace déterminé comme observateur ou acteur se répète en songe dans les mêmes endroits sans changement notable ; 2o rêves groupant des scènes et actions empruntées à des événements divers ; 3o rêves d’actes qui concordent seulement quant à la forme de la succession avec les actes de la veille ; 4o rêves qui généralisent une idée particulière de la veille ou inversement. La construction des scènes se fait en rêve, sauf obstacle, conformément aux modes usuels de s’orienter. Ce sont les idées des jours précédents qui se représentent le plus facilement. Sont peu modifiables les rêves qui reproduisent un événement de la veille avec sa localisation ; le sont davantage ceux qui ne correspondent que quant à la forme (succession) aux phénomènes de la veille ; le sont au plus haut degré ceux qui n’empruntent à la veille que l’idée ou thème de l’action rêvée. Il y a entre les images des rêves possibilité non seulement de substitution, mais encore de métamorphose.

Telles sont les principales idées développées dans le travail précédent, qui d’ailleurs est sans grande originalité.

B.

F. Max Müller. — My Predecessors (Extrait de The contemporary Review). M. Müller cite dans cet opuscule ceux qui, avant lui, ont affirmé l’identité du langage et de la pensée. Il relève à ce propos principalement les noms de Condillac, Rousseau, D. Stewart, de Maistre, de Bonald, Taine. Il maintient à peu près entièrement les théories naguère développées par lui dans son ouvrage The Science of Thought, et, comme il n’apporte point de nouveaux arguments à leur appui, il est à craindre, en conséquence, que les critiques, de leur côté, ne maintiennent aussi leurs objections.

B.