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pensée sur l’être ou de l’être sur la pensée. La première erreur a été celle des idéalistes comme elle fut celle des platoniciens, et la seconde celle des empiriques. La théorie kantienne, idéaliste pour ce qui regarde le monde sensible et sa conformité avec la pensée, est sceptique-critique quant à l’existence du noumène, qu’elle admet seulement comme problématique. Hegel admet l’unité absolue de la pensée et de l’être. Pour l’école associationniste et évolutionniste, les idées fondamentales sont des habitudes héritées, correspondant aux états actuels du monde, et déterminant les fonctions du moi, qui pourrait changer avec ces états.

Principaux articles : C. Segré. La statistique et le libre arbitre par rapport à la nouvelle école de droit pénal. — C. Cantoni. G. Bruno, portrait historique. — L. Credaro. L’enseignement classique italien jugé par un professeur allemand. — L. Cecchi. Les systèmes et la méthode dans la philosophie de l’histoire.

Principaux comptes rendus : F. Bonatelli. Essai de psychologie générale, de C. Richet. — L. Cecchi. Etudes critiques sur la philosophie de la religion, de B. Mariano. — L. Ferri. Le « Banquet » de Platon, traduit par R. Bonghi. — A. Martini. Deux longs articles sur le Cours élémentaire d’histoire de la philosophie, de C. Cantoni.


Rassegna critica.

(Gennaio-Luglio 1888.)

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A. Angiulli. L’étude de la philosophie, dans l’école moyenne, doit se rattacher aux fins principales de cette dernière, qui sont de fournir une culture suffisante à ceux qui ne continueront pas leurs études, et d’amener en second lieu à l’instruction supérieure. Le cours de philosophie comprendra une psychologie, puis une logique ; une psychologie ayant pour première base l’étude des faits qui se révèlent à l’expérience et dont l’explication se tiendra loin des spéculations vides et dogmatiques ; une théorie expérimentale et scientifique des lois de la connaissance, propédeutique pour les études supérieures, et d’une très grande utilité pour la culture générale. De là viendront cette discipline de l’esprit et cette harmonie qui manquent si souvent à ceux qui sont dépourvus de culture philosophique. D’ailleurs cette philosophie ne s’interdira pas les recherches sur les origines et les principes suprêmes des choses ; il est impossible de séparer, soit dans les progrès, soit dans l’enseignement des sciences, les raisons explicatives des faits, et les hypothèses métaphysiques sur leur nature et leurs origines. Lire à ce propos le chap.  IV de la Filosofia e la Scuola.

G. Cesca. La représentation du temps. — Les théories principales qui ont cherché à expliquer l’origine de cette représentation sont celle