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tempéré seulement par les faibles liens de ligues, d’hégémonies, s’était substituée l’unité nationale.

V. Benini. De l’analogie au point de vue logique et dans ses applications. — L’analogie est un raisonnement plus étendu et moins compréhensif que l’induction ; ses conclusions ont une valeur de probabilité qui parfois touche à la certitude inductive, d’autres fois à l’erreur. Elle abonde dans les jugements et les raisonnements vulgaires, dans la science et dans l’art, particulièrement dans la critique historique et dans la science du langage. La logique de l’hypothèse appartient, au moins pour une bonne part, à celle de l’analogie. La comparaison joue un rôle important dans la sphère des pensées et des discours ordinaires, dans celle de la fantaisie artistique, dans celle des représentations et des idées scientifiques. L’auteur l’étudie, avec un grand luxe d’exemples, dans toutes ces applications. Il touche aussi quelques mots des analogies de l’univers, et conclut en disant qu’il y a trois sortes de logiques, celles de l’induction, de la déduction et de l’analogie. La dernière attend son Aristote et son Bacon.

F. Puglia. De quelques inexactitudes dans les études de sociologie. — La méthode qui doit s’appliquer à l’étude des phénomènes psychiques et sociaux, comme à tout ordre de phénomènes naturels, est la méthode inductive-déductive, qui suppose l’emploi de l’observation et de la comparaison, les procédés historiques et psychologiques. Si nous ne nous servons que de l’observation et de la méthode historique comparative, nous n’obtiendrons pour résultat qu’une description purement extérieure des éléments constituant les organismes sociaux et de leur évolution ; la statique, et non la dynamique sociale. Un grand défaut, ce sera encore l’abus de l’analogie. Que d’erreurs de ce genre à éviter : celle d’identifier les organismes animaux et les organismes sociaux, les sociétés humaines et les sociétés animales ; celle d’admettre seulement des différences quantitatives entre les faits biologiques et les faits sociaux ; celle d’expliquer les phénomènes de la vie sociale par les propriétés et les fonctions des organismes individuels ; celle de recourir uniquement aux facultés et aux usages des sauvages modernes pour induire les conditions de vie de nos ancêtres ; celle de n’attribuer à l’homme que le mode animal de la lutte pour l’existence, ou de transformer pour lui cette nécessité naturelle et éternelle en une coopération et en une aide réciproque, simples moyens de faciliter la lutte pour l’existence, etc., etc.

R. Bobba. De l’idée du vrai et de sa relation avec l’idée de l’être, Mémoire de L. Ferri (1er article). — Dans ce mémoire important, l’illustre auteur de la Psychologie de l’association commence par établir que la vérité consiste en un rapport de conformité entre la pensée et l’être. Il passe ensuite en revue les principales théories de la philosophie moderne relativement à ce point. Il leur reproche en général des affirmations systématiques supposant à priori la prédominance de la