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ANALYSES.wundt. Physiologische Psychologie.

anatomique (I, 142) ; il faut surtout, dit-il, se garder de vouloir les rapporter aux phénomènes de l’association psychologique. Des modifications notables se constatent également dans le paragraphe concernant les voies conductrices qui vont à l’écorce du cerveau. Enfin la théorie des fonctions physiologiques des parties centrales a été perfectionnée. Ajoutons encore que cette introduction s’est enrichie de quelques schémas intéressants, notamment d’un schéma général des conductions centrales.

Dans la partie proprement psychologique, sur laquelle nous allons maintenant insister, voici les modifications et les nouveaux résultats qu’il importe de signaler :

Intensité de la sensation. — Ce chapitre a été augmenté d’une discussion des quatre méthodes psychophysiques. Au sujet du seuil d’excitation des intensités lumineuses, on a constaté que ce seuil paraît à peu près constant pour les diverses régions de la rétine. Il dépend de la grandeur de l’objet en ce sens qu’il s’élève considérablement si cette grandeur tombe au-dessous d’une certaine limite ; dans ce cas, pour que l’objet reste visible, l’éclairage doit croître en intensité dans la même proportion que la surface éclairée décroît. Ce fait se rattache sans doute, dit W., à l’irradiation produite sur fond obscur par des objets éclairés (361, 362). — Des expériences exécutées avec trois disques rotatifs placés l’un à côté de l’autre et dont les deux extrêmes dans chaque expérience sont composés d’un rapport constant de secteurs noirs et blancs tandis qu’on fait varier le disque intermédiaire de manière qu’il produise une sensation intermédiaire entre celles que produisent les deux autres ont conduit à admettre qu’outre les écarts déjà connus, par rapport à la loi de Weber, il s’en produit encore, dans le sens visuel, de périodiques et qui doivent être rapportés à des phénomènes de contraste (363). — Le seuil d’excitation pour les couleurs diffère du seuil pour les excitations lumineuses incolores (blanc, gris, noir), car toutes les couleurs apparaissent incolores lors d’une faible clarté. L’accroissement d’intensité de clarté nécessaire pour produire une sensation colorée est bien moindre pour les couleurs moins que pour les couleurs plus réfrangibles. Tandis que, d’après Charpentier, le seuil coloré n’est pour le rouge qu’environ double du seuil de clarté, il devient, dans le violet, 160 fois plus grand. De même s’il s’agit de points.

De nombreuses expériences, au moyen d’appareils perfectionnés, ont été faites sur l’intensité des sons. D’après ces expériences, les sensations d’intensité sonore continuent d’être le domaine où la loi de Weber reçoit la plus complète vérification.

Qualité des sensations. — W. résume les recherches de Magnus Blix et Goldscheider concernant le sens du toucher. Les sensations de pression, de chaud et de froid ne sont pas des processus qualitativement divers des mêmes organes terminaux, elles sont liées à des appareils cutanés divers. Les points de la peau capables de sentir le chaud sont distincts de ceux qui sentent le froid et séparés de ces derniers