Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome XXVI, 1888.djvu/637

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
627
ANALYSES.e. -j. varona. Conferencias filosoficas, etc..

(préconscience, conscience, plaisir, indifférence, douleur), subconscience.

« B : a. loi de reproduction : le même état mental se répète dans les mêmes conditions ; b. loi d’antagonisme : l’état mental le plus intense se met au-dessus des autres ; — a. loi d’association ; b. loi de dissociation ; c. loi de construction des idées.

« C : a. loi de l’habitude : le même mouvement utile se répète dans les mêmes conditions ; b. loi de détermination : le motif le plus puissant détermine le nouveau mouvement ; — a. loi d’imitation ; b. loi de modification ; c. loi d’accommodation des mouvements. »

La lecture de ce tableau synoptique, placé à la fin du volume, rendra plus claire, si c’est possible, ou du moins plus intéressante encore celle des trente chapitres dont il est, comme je l’ai dit, la très naturelle conclusion. Du reste, si la forme de cette étude, distribuée en conférences, a parfois amené l’auteur à s’étendre sur certains points plus ou moins qu’il ne l’aurait fait dans une étude exclusivement destinée à la lecture, il est si bien renseigné, si plein d’aperçus éminemment suggestifs, qu’il laisse peu de chose à faire à ceux de ses lecteurs qui trouveraient ses indications incomplètes ou non admissibles de tout point.

Je suis donc tout à fait à l’aise pour parler de ses lacunes. Les plus sérieuses se rapportent à la psychologie comparée, à la psychologie ethnique et à la psychométrie.

En ce qui regarde la psychologie comparée, dont l’auteur a parlé cependant à titre d’indication dans son premier chapitre, il nous dit que de tels faits ne peuvent être connus que par induction, et que les inductions seront d’autant plus solides que le seront les principes psychologiques sur lesquels elles s’appuieront ; or, dans le présent travail, son but a été seulement d’établir que les principes psychologiques ne s’obtiennent que par la double méthode subjective-objective, « qui ne peut s’appliquer qu’à l’homme et pour l’homme ». Sans m’attarder à examiner cette justification, je ne puis laisser de remarquer que la psychologie comparée éclaire d’un jour nouveau tout un côté de l’évolution mentale, le côté phylogénétique, et que M. Varona a peut-être eu tort de négliger ce point de vue.

La justification de M. Varona vaut aussi, à ses yeux, pour la psychologie ethnique : il n’a pas eu d’autre objet que de tracer les grandes lignes et d’indiquer la méthode dans ses résultats les plus certains, non de développer dans sa totalité une science qui reçoit chaque jour d’abondantes contributions.

La lacune des données de la psychométrie, de ces savantes recherches qui ont déjà fait tant d’honneur aux Buccola, aux Morselli, aux Wundt, et à d’autres représentants de la philosophie expérimentale en Allemagne et en Italie, me paraît d’autant plus regrettable que M. Varona fait d’assez nombreux emprunts aux travaux de notre nouvelle école française expérimentale, à ceux de Charcot et de Richet entre autres. Encore néglige-t-il aussi, de ce côté-là, les publications les plus