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NOTES ET DISCUSSIONS


QUESTIONS DE PHILOSOPHIE MATHÉMATIQUE


Sur la notion du temps.

Monsieur le Directeur,

Dans la Revue philosophique de novembre 1888 (pages 498-502), M. Georges Vandame a imputé à M. Calinon un paralogisme qui serait passablement grossier, et il s’est étonné en même temps que M. Sorel et moi ayons sanctionné les conclusions qu’il prétend réfuter.

Dans une thèse un peu neuve, comme l’est au moins celle de M. Calinon, le plus difficile est sans doute de bien faire comprendre de quoi il est question, et nous devons certainement avouer que ce but, qui nous était imposé, n’a pas été atteint, au moins en ce qui concerne notre contradicteur.

Autrement, il ne se serait pas attaché à démontrer que le changement de l’unité de temps ne peut apporter, en mécanique, aucune modification dans les résultats des calculs donnant les directions des vitesses ou des accélérations. Car il ne s’agit nullement de savoir ce qui arriverait si on prenait pour unité, en mécanique, l’heure ou la minute au lieu de prendre la seconde, ou si l’on adoptait la division centésimale du temps.

La question est tout à fait différente. M. Vandame a été trompé, semble-t-il, par l’expression de mouvement unité, employée par M. Calinon, et où il ne faut voir qu’une métaphore. Ce qu’on demande, c’est ce qui arriverait si, au lieu de mesurer le temps par la rotation de la terre, comme nous le faisons en réalité, on le mesurait par un autre mouvement qui ne soit pas uniforme par rapport à celui de la terre autour de son axe.

Puisque la question n’a pas été bien comprise, il est peut être à propos, Monsieur le Directeur, d’insister et de montrer qu’il ne s’agit pas là d’une utopie, qu’au contraire cette hypothèse pourra se réaliser dans un avenir peut-être assez rapproché et cela d’ailleurs sans qu’il soit possible de constater rigoureusement la non-uniformité, par rapport au