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BALBIANI.de la génération et de l’hérédité

éléments femelles provenant de la grand’mère paternelle, puisque le fils peut ressembler à sa grand’mère paternelle. Les pronucleus qu’on dit formés d’un seul sexe, mâle ou femelle, sont donc formés d’éléments mâle et femelle combinés. S’il en est ainsi, il n’y a rien d’étrange à ce que des propriétés mâles soient transmises par la mère et des propriétés femelles par le père. Le schéma ci-joint, emprunté à Strasburger, fera bien sentir la justesse de ces idées. Il représente trois générations. La première est constituée par le grand-père et la grand’mère paternels, le grand-père et la grand’mère maternels ; la seconde est constituée par le père et par la mère ; le père possède des éléments mâles provenant du grand-père et des éléments femelles provenant de la grand’mère ; il en est de même de la mère ; le petit-fils reçoit de son ascendant paternel un élément

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mâle et un élément femelle ; il en reçoit autant de sa mère. Aussi il contient quatre plasmas différents dans son noyau, son propre fils en contiendra huit. À chaque génération, le nombre des plasmas est doublé par rapport à la génération précédente. À la 10e génération, le noyau renferme déjà 1024 plasmas différents (Weismann).

Il est facile de comprendre qu’à mesure que le nombre de plasmas renfermés dans le noyau augmente, comme le volume de ce noyau conserve une grandeur invariable, la masse de chaque plasma doit diminuer. Aussi, quand le noyau contient 4 plasmas, la masse de chaque plasma est réduite au quart de ce qu’il était quand il occupait la totalité du noyau. On peut supposer qu’il arrive un moment où chacun de ces plasmas ancestraux est représenté par une quantité de matière si petite qu’on tombe dans la molécule. Pour que le noyau puisse s’adjoindre, de génération en génération, de nouveaux plasmas, il faut qu’il puisse expulser une certaine quantité des plasmas anciens. C’est ce qui a lieu, d’après Weismaun, par la formation du second globule polaire.

Mais ici se présente une difficulté. Dans toute division du noyau,