Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome XXVI, 1888.djvu/554

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
544
revue philosophique

constitue le premier globule polaire. Puis tout ce qui reste du noyau rentre dans l’œuf. Le phénomène se reproduit une seconde fois, exactement de la même façon aux dépens de ce qui reste du noyau, et un second globule polaire est expulsé.

Le résultat final du phénomène est de diviser le noyau deux fois. Le noyau perd d’abord une moitié de son volume, puis la moitié de sa moitié ; il est donc réduit au quart de son volume primitif. Ce quart est constitué par un reste de filaments achromatiques et quelques bâtonnets chromatiques. Il constitue le noyau de l’œuf ou pronucleus femelle.

Pour comprendre la signification des globules polaires, il faut étudier d’abord la fécondation.

En quoi consiste la fécondation ? Il y a dix ou douze ans, on croyait qu’elle consistait en ce que l’œuf était pénétré par le spermatozoïde, et que la substance du zoosperme se mélangeait à celle de l’œuf. On comparait même la fécondation à une fermentation, dans laquelle le spermatozoïde jouait le rôle de ferment, et l’ovule celui de substance fermentescible.

La fécondation a été bien étudiée dans les œufs transparents des Oursins et des Étoiles de mer, par O. Hertwig, Fol, Selenka, etc. Aussitôt que le spermatozoïde est entré dans l’œuf, sa tête, quelle qu’en soit la forme, devient une petite vésicule claire, un petit noyau ; elle devient le centre d’une figure étoilée, ce qui tient à ce qu’elle agit sur les granulations du vitellus. Elle constitue alors le pronucleus mâle. Le noyau femelle, qui est placé plus profondément, se rapproche du centre de l’œuf. Lorsque les deux pronucleus sont arrivés au contact, ils se fusionnent et ne forment plus qu’un noyau unique, le premier noyau de segmentation. C’est donc un noyau mixte, hermaphrodite, puisqu’il provient de la fusion de l’élément mâle avec l’élément femelle.

Tous les noyaux de l’animal, dérivant de ce noyau hermaphrodite, et se développant par karyokinèse, sont aussi des noyaux hermaphrodites, bisexués.

Nous pouvons maintenant résumer les théories qui ont été émises sur la signification des globules polaires ; ces théories sont extrêmement nombreuses ; chaque jour en voit naître de nouvelles, mais on peut les ramener à trois principales.

1o D’après Balfour, Sedgwick Minot, Ed. van Beneden, l’ovule, par la formation des globules polaires, expulse l’élément mâle qu’il contient, afin de rendre l’œuf fécondable. En effet, comme nous venons de le voir, tous les noyaux de l’organisme sont hermaphrodites ; le noyau de l’ovule est également hermaphrodite, et ces