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BALBIANI.de la génération et de l’hérédité

là un exemple de formation tardive de l’appareil générateur. Si on examine un embryon par la face ventrale, on constate des deux côtés de la colonne vertébrale deux masses charnues, allongées : ce sont les corps de Wolff ou reins primitifs ; ils sont recouverts par la séreuse pleuro-péritonéale, et c’est en ce point, dans cet épaississement qui recouvre le corps de Wolff, que la séreuse se différencie pour former les cellules sexuelles primitives. Les cellules pavimenteuses de la séreuse y prennent le type cylindrique ; quelques-unes de ces cellules deviennent rondes et claires, et revêtent tous les caractères des cellules sexuelles. Ce n’est que plus tard qu’elles se différencient en cellules mâles et femelles.

Le poulet peut être considéré comme le type des Oiseaux ; chez les Mammifères, les cellules sexuelles naissent de la même façon. Il en est de même chez les Reptiles, chez les Poissons osseux et cartilagineux, chez les Batraciens. C’est toujours aux dépens de l’épithélium pleuro-péritonéal, qui est lui-même une dépendance du feuillet moyen, que se constituent les premières cellules sexuelles.

Il y a un moment où les cellules sexuelles subissent une seconde différenciation, en cellules mâles et cellules femelles.

Examinons d’abord comment les cellules sexuelles se transforment en ovules, et comment l’ovaire se constitue chez les Vertébrés. Les travaux qui ont été faits depuis une vingtaine d’années sur cette question sont incalculables ; cependant l’opinion qui se rapproche le plus de la vérité est déjà ancienne : elle a été émise en 1870 par Waldeyer. On étudie bien ce phénomène chez les jeunes Mammifères. Les jeunes ovules placés dans l’épithélium du pli germinatif s’enfoncent dans le tissu conjonctif sous-jacent ; avant d’y faire cette émigration, chaque ovule s’entoure d’une enveloppe formée par des cellules épithéliales. Arrivés dans l’intérieur de la glande, ces groupes cellulaires forment de petits amas appelés follicules de Graaf primitifs. Les ovules et les cellules épithéliales, en se multipliant, forment parfois des chaînes qu’on a appelées improprement tubes de Pflüger, car ce sont des cordons pleins.

La transformation des cellules sexuelles primitives en éléments mâles a été étudiée d’une façon moins complète. Dans les types inférieurs de Vertébrés, Reptiles, Poissons cartilagineux, c’est par une immigration des cellules de l’épithélium germinatif dans la profondeur de la glande que se forment les parties essentielles du testicule, les canalicules séminifères ; seulement l’incertitude la plus grande règne sur l’origine des éléments qui enveloppent les cellules sexuelles. Chez les types supérieurs de Vertébrés, les Mammifères et les Oiseaux, l’incertitude s’étend encore plus loin ; on se demande si