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ANALYSES.ferreira-deusdado. Essaios de philosophia.

M. Ferreira-Deusdado.Essaios de philosophia actual, in-16, 288 p., Lisbonne, Roza edit. 1888.

Cet opuscule contient une série d’articles qui ont été publiés déjà par l’auteur dans sa Revista de Educação e Ensino, fondée à Lisbonne il y a trois ans. Il contient six chapitres consacrés à la méthode psychologique, à la psychologie comparée, à la philosophie de la religion, aux conditions physiologiques des phénomènes psychologiques, au langage comme expression des faits psychologiques, aux caractères dominants dans la philosophie contemporaine.

Tel qu’il se présente, ce petit livre est donc un traité de psychologie, et en même temps quelque chose de plus. On y voit reproduit en résumé et comme en raccourci tout le travail de la psychologie contemporaine, anglaise, allemande, française et italienne. Les nombreuses citations de l’auteur se rapportent à Kant, Spencer, Bain, Mill, Wundt, Taine, Dumont, Renouvier, Liart, Brochard, Janet, Ribot, L. Ferri, Buccola, en un mot, aux psychologues de toutes les écoles. D’autre part, l’auteur reproduit ce qu’il y a de plus curieux et de plus récent dans les expériences de nos physiologistes et hypnotistes. Le tout exposé avec ordre et clarté, et jugé avec une critique sûre, avec une préférence marquée pour la direction et les conclusions néokantiennes. C’est là le quelque chose de plus dont nous avons parlé plus haut.

La lecture de cet essai philosophique a pour nous l’intérêt qui s’attache à toute œuvre, ou même à toute ébauche d’œuvre sérieuse qui nous vient d’un pays bien en retard, comme son voisin, pour tout ce qui est recherches scientifiques et philosophiques. Mais il a aussi pour nous cet intérêt qu’il nous renseigne sur la manière dont les professeurs les plus éclairés entendent ailleurs l’éducation philosophique de l’esprit. Cet ouvrage, dans ses modestes proportions, répond en effet à l’orientation nouvelle que l’auteur, comme membre du Conseil supérieur de l’Instruction publique, a contribué à donner au programme du cours de philosophie. Nul doute qu’il ne soit d’un secours sérieux pour les professeurs appelés à donner leur enseignement selon ce programme, et d’une lecture facile et profitable aux élèves suivant cet enseignement. S’il a auprès de ces deux sortes de lecteurs le succès qu’il mérite, nous conseillons à M. Ferreira-Deusdado d’ajouter un ou deux chapitres à la seconde édition de son livre, ou quelques nouveaux développements aux chapitres dont il se compose actuellement.

Bernard Perez.