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ANALYSES.munsterberg. Die Willenshandlung.

et la volonté se trouvent réparties à toute la surface du cerveau et d’autre part que telle sensation particulière ou telle volition particulière ne réclame cependant pas la coopération de toute l’écorce cérébrale, à faire de l’intelligence et de la volonté des entités.

La théorie de l’auteur est la suivante : la localisation des diverses sensations en des voies et cellules déterminées ne se fait que peu à peu et dans la vie individuelle, quoique cependant elle puisse être préparée par le développement dans l’espèce. Une fois cette localisation effectuée, chaque ganglion de l’écorce est devenu organe terminal d’une voie centripète et en même temps organe initial d’une voie motrice (141). Il n’y a pas de centres moteurs véritables ; chaque centre est à la fois sensoriel et moteur, reçoit la sensation et la fait suivre de mouvement. L’excitation produite dans la cellule détermine une sensation ; l’impulsion motrice au contraire ne s’accompagne d’aucun phénomène psychique. Un nouveau phénomène psychique apparaît quand le mouvement se réalise, c’est la sensation de mouvement, laquelle devient ensuite souvenir de mouvement et s’associe à la sensation initiale assez fortement parfois pour que le souvenir du mouvement puisse se produire ensuite avant le mouvement lui-même, et donner ainsi naissance à ce sentiment d’innervation que nous prenons involontairement pour la cause du mouvement parce qu’il l’a précédé. Tel est le type de l’action volontaire. L’auteur entre ensuite dans une analyse des actions volontaires compliquées.

Il faut remarquer qu’il s’agit dans ce qui précède de processus impliquant l’écorce cérébrale. L’activité réflexe des centres sous-corticaux est considérée en effet par l’auteur comme un produit secondaire de ces réflexes qui originairement partent de l’écorce ; les mouvements adaptés par lesquels elle se manifeste sont dus à un long exercice qui a eu pour résultat de créer des associations dans les centres inférieurs sur le modèle de celles qui se formaient dans l’écorce. À l’origine tout mouvement adapté a donc dû être précédé d’une excitation réellement perçue et tout réflexe a dû être conscient. C’est ce que l’auteur affirme au moins des animaux supérieurs. Toute activité inconsciente et empreinte de finalité est le produit de réflexes corticaux devenus habituels.

B. Bourdon.

Dr Kurt Bruchmann. Psychologische Studien zur sprachgeschichte. Leipzig, W. Friedrich, X-358 p.

Le but du présent ouvrage est : 1o « de montrer par des exemples comment il existe une transmission dans le langage, en vertu de laquelle des mots e. expressions continuent, à partir du temps de leur origine, d’être employés sans garder leur sens primitif ou de telle manière qu’ils ne deviennent qu’un moyen d’exprimer un sentiment ; 2o d’étu-