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ANALYSES.mercier. The nervous system and the mind.

recherches des aliénistes. De cette préoccupation est sorti ce livre, qui s’inspire surtout de Herbert Spencer et de Hughlings Jackson, à qui il est dédié.

Ce traité de dynamique de l’organisme humain comprend-trois parties : la première est consacrée aux fonctions purement physiques et physiologiques du système nerveux, la seconde à ses fonctions psychologiques ; la troisième est intitulée l’Esprit et s’occupe de sa constitution, de la pensée, des sentiments et de leur classification.

I. — La première partie se subdivise en deux sections : l’une physique, consacrée aux changements qui se produisent dans les nerfs et les cellules nerveuses pour produire les actions musculaires simples ; l’autre physiologique, consacrée aux combinaisons et coordinations de mouvements simples.

L’étude physique de la mécanique nerveuse est fort intéressante. L’auteur, de son propre aveu, y fait assez souvent une large part à l’hypothèse. Elle est conçue d’après le principe général de Herbert Spencer sur la « redistribution de la force » : par la nutrition, la cellule emmagasine de l’énergie et elle la restitue au dehors sous forme de mouvements. La cellule doit être considérée comme une expansion de la fibre nerveuse ; la matière grise qui la compose a une constitution moléculaire extrêmement complexe. (On a calculé que chaque molécule contiendrait près de mille atomes.) Une structure si compliquée est facilement dérangée ; mais, quand il se produit une décharge, ce n’est pas une décomposition proprement dite, c’est-à-dire une séparation des molécules, c’est simplement un changement dans la structure interne. « Chaque cellule nerveuse est, pour ainsi dire, un cœur qui reçoit le courant qui lui arrive et le décharge avec une augmentation de force. »

Dans l’étude physiologique, M. Mercier s’inspire surtout de la doctrine de son maître Hughlings Jackson sur la hiérarchie des centres, d’après laquelle chaque centre représente et coordonne les mouvements qui sont représentés et coordonnés dans les centres inférieurs à lui, et ainsi de suite du plus haut au plus bas, jusqu’à ce que l’on descende aux centres du plus bas degré qui règlent les actions simples dont il a été question dans la première partie.

La coordination a été fort bien étudiée par l’auteur, qui la définit : une combinaison en rapport déterminé. « La coordination n’est pas une fonction spéciale, localisée dans une portion isolée de la substance grise, n’intervenant qu’à l’occasion et pour des mouvements particuliers. C’est un élément indispensable de tout mouvement quel qu’il soit et une fonction de chaque partie de la substance grise. La coordination a donc un rôle bien plus étendu que celui qui lui est assigné d’ordinaire » (p. 94). Les coordinations sont successives ou simultanées, les premières étant produites par le cerveau, les secondes probablement par le cervelet. En étudiant l’inhibition, l’auteur, examinant les diverses hypothèses possibles, se rallie à celle qui l’attribue aux centres moteurs ordinaires, concurremment avec leurs fonctions motrices générale-