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notices bibliographiques

terprétation des phénomènes. Mais la partie la plus intéressante de leur ouvrage est sans contredit l’histoire de Louis V…, que l’on trouvera très au complet. Leur théorie de la personnalité est celle qui est généralement acceptée à présent dans l’école expérimentale. On peut reprocher aux auteurs d’avoir un peu « bâclé » leur livre, qui n’aurait pu que gagner à être fait avec plus de soin, mais qui, cependant, rendra service.

Fr. P.

Albert Gaudry. — Les ancêtres de nos animaux dans les temps géologiques.

Ch. Debierre. L’homme avant l’histoire. Paris, J.-B. Baillière, 1888 (Biblioth. scientif. contemp.).

J’annonce en même temps ces deux volumes, parce qu’ils appartiennent à la même collection et parce que le sujet traité les rapproche naturellement. L’un et l’autre sont des livres bien faits, tels qu’on les pouvait attendre de leurs savants auteurs. Outre l’intérêt général qu’ils offrent pour la philosophie, ils méritent spécialement notre attention : l’ouvrage de M. Gaudry, par ses brèves considérations sur l’évolution et le darwinisme, et sur les rapports de la géologie de la Grèce avec quelques points de l’histoire de ce pays ; celui de M. Debierre, par les chapitres consacrés aux mœurs de l’homme fossile et au « portrait » des populations primitives, portrait ébauché conformément à une saine psychologie.

L. A.

V. Girard : La transmigration des âmes et l’évolution indéfinie de la vie au sein de l’univers. Paris. 1 vol.  in-8o, 401 p. Perrin et Cie 1888.

Ce ne sont pas d’ordinaire les plus convaincus qui persuadent le mieux, et quand on n’a pas eu assez de peine à croire, on en a beaucoup à se faire croire. M. V. Girard nous semble bien être dans ce cas. Il est visible que la transmigration des âmes n’est pas pour lui un problème. Ne nous assure-t-il pas, dans une page où d’ailleurs il applique à M. Spencer la qualification assez surprenante d’idéaliste (56-57), que la théorie de la préexistence des âmes « simplifie » le problème de l’origine des idées, qui alors n’a plus besoin « d’aucune hypothèse » pour être résolu ? Si, plus loin, l’auteur consent à traiter d’hypothèse » la doctrine des renaissances successives, c’est sans doute par égard pour notre scepticisme.

Ne soyons donc pas trop exigeants en fait de preuves. Ne demandons pas à M. V. Girard de rechercher, d’examiner les objections possibles ; aussi bien, la critique demande une base solide ; et nous ne saurions nous étonner qu’en un tel sujet M. Girard n’en ait point trouvé une. Contentons-nous d’un développement sans prétention, nous vou-