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L’objet de cette brochure est indiqué par ce deuxième sous-titre, que je n’ai pas transcrit : De l’institution de cours de philosophie des sciences dans l’enseignement supérieur. M. Stolipine a pensé qu’il le justifierait mieux en offrant l’exemple d’un pareil cours, et il a résumé à cette fin le grand ouvrage de Comte. La tentative systématique de Comte est à coup sûr la plus considérable qu’on ait faite. M. Stolipine en présente un bon exposé, quoique fort succinct, et il s’attache à montrer comment les progrès de la science ont vérifié certaines indications du philosophe, dont on n’avait pas d’abord compris la portée. Peut-être seulement s’engage-t-il trop par son premier sous-titre, en proclamant cette pensée du maître, qui n’est pas recevable sans une critique suffisante, que « les idées mènent le monde ». En tout cas, le projet de M. Stolipine est digne d’être considéré. Il est certain qu’on néglige beaucoup aujourd’hui les questions de discipline, de méthode générale ; et l’enseignement de la philosophie risque d’être singulièrement diminué, si l’on n’accepte pas qu’il existe une « fonction philosophique ».

Lucien Arréat.

A. Cullerre. — Les frontières de la folie, in-12, 358 p. J.-B. Baillière et fils, 1888.

M. Cullerre a décrit dans ce livre les principales formes de la folie des dégénérés, qu’il a répartis un peu arbitrairement en sept classes : obsédés, impulsifs, excentriques, persécuteurs, mystiques, pervertis, sexuels. Il ne faut y chercher ni faits nouveaux, ni théories nouvelles, mais il pourra cependant rendre de grands services aux psychologues beaucoup d’entre eux seront heureux de trouver réunis des faits qu’il faudrait chercher de côté et d’autre dans les recueils spéciaux. M. Cullerre a accepté dans leur ensemble les théories de Magnan sur les dégénérés. Il a inséré dans son livre un certain nombre d’observations personnelles qui sont intéressantes. Il faut signaler un bon chapitre sur la responsabilité et sur les rapports du crime et de la folie. On pourrait louer plus entièrement l’ouvrage de M. Cullerre, s’il ne s’était pas glissé dans son dernier chapitre (Folie et Civilisation) d’aussi graves erreurs historiques.

L. Marillier.

H. Bourru et P. Burot. Variations de la personnalité. Paris, J.-B. Baillière et fils, un vol.  in-16 de 314 pages.

MM. Bourru et Burot ont exposé avec détails dans ce volume le cas bien connu de Louis V…, dont la célébrité mérite d’égaler celle de Folida X… Il a été déjà plusieurs fois parlé de ce cas dans la Revue et il n’y a pas lieu d’en faire une nouvelle analyse. Les auteurs y ont joint quelques autres observations et ont consacré plusieurs chapitres à l’in-