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est l’effet d’une saturation chimique, etc. L’attraction indiquée dans la faim est la sensation, et elle n’est qu’un mouvement moléculaire ; une tendance satisfaite ou non satisfaite est plaisir ou peine. La répétition du mouvement constitue la mémoire. Dès que le courant nerveux trouve deux routes, il y a hésitation, et sur cela se développe le doute, la pensée, la raison. L’habitude de suivre une route forme l’instinct, qui est la mort de la raison.

Edm. Montgomery. Sommes-nous des produits de l’esprit ? — Le pouvoir dernier, selon Cope, est la conscience. Mais l’état de conscience qui préside au mouvement de mon bras, Cope ne le connaît point ; et l’on ne conçoit pas comment un état conscient peut mouvoir une matière dont il est complètement inconscient. Esprit ou conscience ne sont ni une propriété de la matière ni les contrôleurs de nos mouvements. La merveille du mouvement volontaire gît plus profondément que la conscience. La conscience est un épiphénomène (outcome) de l’activité fonctionnelle de l’organisme. L’esprit est le produit de l’organisation vitale.


Philosophische Studien.

Tome IV, fasc. 4 ; tome V, fasc. 1.

Wundt. À la mémoire de Fechner. — Discours prononcé à ses funérailles le 21 novembre 1887. Fechner n’était pas du nombre des savants dont la limitation fait la force ; il s’est répandu dans divers domaines : tout jeune, il s’adonna aux beaux-arts, plus tard à la physique et à la chimie, sans parler de ses œuvres de fantaisie philosophique. Il a ouvert une nouvelle voie, d’une part, dans l’esthétique, par l’introduction de l’expérience (l’esthétique du dehors, comme il l’appelait) ; d’autre part, par ses célèbres recherches de psychophysique.

L. Lange. Nouvelles expériences sur le phénomène de réaction simple avec excitations sensorielles. — L’auteur s’est surtout proposé d’étudier l’influence de l’état d’attente sur l’aperception. On peut ou bien rendre aussi vive que possible l’innervation pour réagir, sans penser à une impression sensorielle déterminée (réaction musculaire extrême), ou bien éviter toute innervation motrice préparatoire et appliquer tout son effort à une impression sensorielle attendue (réaction sensorielle extrême). Telles sont les deux méthodes. Voici le résumé de leurs résultats : 1o dans la réaction sensorielle, avec attention expectante, l’aperception coïncide avec la perception ; le temps de l’aperception active se rapproche de zéro ; 2o la réaction musculaire n’implique ni aperception ni acte volontaire ; elle a plutôt le caractère d’un réflexe.

E. Luft. Sur la perception différentielle pour la hauteur des sons. Résumé des recherches de Preyer et Stumpf sur ce sujet. L’auteur trouve que, « pour la qualité des sons, entre 64 et 1024 vibrations, on